Collomb de retour à Marseille
Après une visite au commissariat du 1er arrondissement, le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb a rencontré le maire Jean-Claude Gaudin puis les habitants de la cité de la Castellane
Alors que Nantes a connu sa deuxième nuit d’émeute après la mort d’un homme de 22 ans tué par un tir d’un policier, le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, était hier à Marseille (1). Un retour dans la cité phocéenne où il avait fait une apparition aussi courte qu’inattendue le 24 mai dernier au soir, alors qu’il était attendu au commissariat de Toulon dans le Var. Son déplacement a débuté par un petit-déjeuner de travail avec Pierre Dartout, préfet de la région et des Bouches-du-Rhône, et Olivier de Mazières, préfet de police des Bouches-du-Rhône.
Un plan contre le trafic de stupéfiants
Puis l’ancien maire de Lyon s’est rendu au commissariat du 1er arrondissement pour une présentation de la police de sécurité du quotidien déclinée dans la deuxième ville de France. Le ministre d’État a pu constater les résultats de la politique renforcée en matière de lutte contre les trafics de stupéfiants, avec le démantèlement d’un important réseau, le 18 juin dernier. Il a fait sa troisième étape à l’hôtel de ville, sur le vieux port, où il a signé les contrats de maîtrise de la dépense publique Etat-ville de Marseille et Etat-métropole AixMarseille-Provence. Le maire JeanClaude Gaudin a profité de l’occasion pour souligner les efforts entrepris par la collectivité afin de relever le défi de la sécurité, et demander au ministre de l’Intérieur de « soutenir les capacités opérationnelles » de la police municipale et « des confirmations sur les effectifs et les moyens alloués à la police nationale sur Marseille ». Gérard Collomb l’a félicité pour le travail effectué en bonne intelligence à Marseille entre les polices : « Merci d’avoir organisé cette transversalité, c’est un modèle. Nous nous en inspirerons pour le plan de lutte contre le trafic de stupéfiants, que le président de la République souhaite présenter prochainement ».
Le Var attendra
« Aujourd’hui, ce que veulent les citoyens, ce ne sont pas des querelles politiques mais qu’on essaye d’avancer ensemble. Trois cent quarante mille emplois ont été créés depuis un an en France, a-til rappelé. On va enfin sortir du chômage de masse. Mais dans certains secteurs on n’arrive pas à trouver des personnes qualifiées. Nous allons essayer de régler ce problème en rassemblant. Il faut le faire au niveau de la France, de l’Europe ». Juste le temps de boire un verre d’eau fraîche et le ministre de l’Intérieur a pris la direction des quartiers Nord, pour se rendre dans la cité de la Castellane, gangrenée par les trafics de drogue et rongée par le chômage. Alors que l’économie liée aux stupéfiants est estimée à 3 milliards d’euros chaque année en France, il a déclaré, entouré d’un important dispositif policier, « l’ensemble des forces de police travaillent pour mettre de la sécurité partout. Je suis là pour qu’à court terme on fasse tout pour assurer la sécurité, mais qu’on travaille aussi sur le fond, sur l’urbanisme, sur les activités sociales, sur la culture… C’est comme ça qu’on viendra à bout des difficultés ». Gérard Collomb s’est même prêté au jeu des selfies avec des jeunes avant de poursuivre ce marathon marseillais. Les habitants des cités toulonnaises ou seynoises, eux, attendront, tout comme les policiers varois. Interrogé, le ministre de l’Intérieur a promis de revenir dans le département où il a lancé la campagne de lutte contre les feux de forêt le 25 mai. Les syndicats, fort mécontents des arbitrages sur les effectifs dans les commissariats, espèrent le voir cette fois-là…