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Plus petit pays à avoir gagné une Coupe du monde (moins de 4 millons d’habitants), l’Uruguay a toujours été une grande nation du football. Vainqueur du Mondial 1930 et 1950, la Céleste s’est aussi hissée en demi-finale en 2010. Huit ans plus tard, l’équipe d’Edinson Cavani n’est plus une surprise. Pourtant, voici quelques indiscrétions sur ce pays sudaméricain coincé entre l’Argentine et le Brésil.
/ étoiles pour titres
C’est le rite quand on est champion du monde, on brode une étoile au-dessus de son blason. Champion du monde en 1930 et 1950, l’Uruguay compte pourtant... 4 étoiles. Tout simplement parce que la Céleste a remporté les Jeux Olympiques entre 1924 et 1928 avant la création de la Coupe du monde dont la première édition aura lieu... en Uruguay. Et ce pour deux raisons : le pays est champion olympique et il célèbre en 1930 le centenaire de son indépendance. Vexé de devoir traversé l’Océan Atlantique pour y disputer un tournoi de football, de nombreux pays européens boycottent le Mondial, à commencer par les Anglais pourtant concepteurs du football moderne au milieu du XIXème siècle. Au final, seules quatre nations européennes disputeront ce premier tournoi : Belgique, France, Yougoslavie et Roumanie.
/ Sinatra, le pape et Ghiggia
« Seules trois personnes ont réussi à faire taire le Maracana, Frank Sinatra, le pape et moi. » C’est ce qu’Alcides Ghiggia avançait toujours quand un journaliste venait le voir. Attaquant de la Céleste en 1950, Ghiggia est le dernier buteur de la finale entre son pays et le Brésil au Maracana. Le but du sacre... Devant 200 000 spectateurs, l’attaquant a plongé tout un pays dans le silence et amené le gardien brésilien Barbosa au statut de martyr au Brésil. Jugé coupable sur le but uruguayen, le gardien dû vivre toute sa vie avec les insultes. En 1994, on lui interdit même l’entrée du centre d’entraînement de la Seleçao. Dans les années 70, alors qu’il fait ses courses dans une boutique, Barbosa voit une femme accompagnée d’un enfant le désigner du doigt et dire: « Regarde-le, fils. C’est l’homme qui a fait pleurer tout le Brésil. »
/ Diaspora XXL
Entre 2000 et 2010, l’Uruguay a exporté 1414 footballeurs – soit l’équivalent de 128 équipes – aux quatre coins du monde. Que ce soit en Europe, mais aussi en Argentine ou en Irak. 2007 fut d’ailleurs le meilleur cru avec 163 départs loin de la mère patrie, dont Diego Godín, Edinson Cavani, Fernando Muslera et Martín Cáceres. Personne n’a fait mieux sur la période.
/ Le maître et sa béquille
A 71 ans, Oscar Tabarez est le doyen des sélectionneurs encore en lice. Atteint d’une neuropathie depuis un
(1) moment, l’ancien coach de l’AC Milan marche aujourd’hui avec une béquille lors des matches et se déplace, à la ville, en fauteuil électrique. « Je fais beaucoup de physiothérapie, avec des médecins et des traitements, car je n’ai pas l’intention de partir » a-t-il lâché en début de Mondial en conférence de presse. Dire que l’homme qui a redressé l’Uruguay depuis son arrivée en 2006 aurait pu connaître une toute autre carrière. En effet, à 20 ans, alors qu’il signe son premier contrat de football à à l’Institución Atlética Sud América, il valide en parallèle son diplôme d’enseignant des écoles, ce qui lui vaut, depuis, son surnom de « Maestro ».
/ Un maillot pas toujours céleste
Avant de porter un maillot bleu clair qui donnera d’ailleurs le surnom de « Céleste » à l’Uruguay, l’équipe nationale a longtemps porté des maillots aux couleurs des grands clubs de son pays. Ainsi, lors du premier match international à Montevideo en 1889, la sélection de Montevideo (qui n’était pas encore celle de l’Uruguay) se présente sur la pelouse sous les couleurs du Montevideo Cricket Club (doré et bleu). En 1901, la sélection uruguayenne porte une liquette rouge et bleu de l’Albion Football Club. Ce n’est qu’en 1922 que le bleu céleste sera définitivement adopté.