CYCLISME Bardet : « Etre irréprochable »
Le Français d’AG2R/La Mondiale, troisième du Tour 2017, est prêt pour son grand défi
Romain Bardet, qui vise ouvertement le maillot jaune à Paris, entend être « irréprochable dans l’attitude » pendant le Tour de France, qui s’élance demain de Vendée. Lors de la conférence de presse tenue hier à la permanence du Tour, l’Auvergnat de l’équipe AG2R La Mondiale a balayé les sujets : l’affaire Froome, le parcours, les pavés, sa propre progression après ses deux places sur le podium (2e en 2016, 3e en 2017)...
Que pensez-vous de la décision concernant Chris Froome ?
Je suis déjà soulagé qu’une décision ait été rendue. Froome l’a dit, il a vécu neuf mois très pénibles, je pense que toute la planète du cyclisme a vécu neuf mois très pénibles dans l’incertitude. Maintenant les choses sont claires, les affaires sont réglées : il est le favori numéro un à sa propre succession, il vient pour gagner un cinquième Tour. Je m’attends à ce qu’il soit à un très haut niveau. Les derniers mois n’ont pas été les plus reluisants pour le cyclisme, en évoquant sans arrêt ce cas. On a eu très peu de choses sur les éléments qui ont amené à la décision, on sait qu’il y a eu une bataille d’experts qui a pris du temps, que la procédure a été très longue. Ce qui est à blâmer, ce n’est pas Froome, c’est la permissivité de certains règlements. Contrôle anormal, contrôle positif, les histoires de seuils... tout ça amène à une grande opacité.
Comment jaugez-vous vos chances de gagner ?
J’ai l’expérience, j’en suis à mon sixième Tour de France. C’est une course qui demande tellement ! Il faut être très prudent, très humble vis-à-vis de la concurrence que je trouve plus dense que jamais. Forcément, on a envie de
(e faire au moins aussi bien, voire mieux, Au fur et à mesure, les objectifs se rehaussent. La course est semée d’embûches. Mais, quand on vise le classement général, on se doit d’être impeccable. On verra la situation après les pavés, une étape que je considère en terme de difficultés au même niveau et même au-dessus des principales étapes de montagne. On peut tout perdre ce jour-là. Mais c’est une étape que j’aborde avec beaucoup d’envie.
En quoi vous êtes-vous amélioré par rapport à l’année passée ?
Il n’y a pas un seul domaine qui me permettrait de gagner le Tour de France d’une année sur l’autre. Simplement, être plus précis sur un ensemble de détails qui, mis bout à bout, peuvent me permettre d’être un peu meilleur. C’est la gestion de la pression, mon niveau physique en montagne pour créer des écarts, la façon dont on va rouler sur les chronos et, bien sûr, être économe de son énergie pour être encore plus tranchant au moment de passer à l’offensive. On a travaillé sur tous ces aspects avec une équipe qui est encore plus structurée. Je n’ai jamais été aussi bien entouré. Je sais que je peux me reposer à n’importe quel moment sur mes coéquipiers. On est prêt à être irréprochable dans l’attitude, dans notre envie de bien faire, à être conquérant !