Nice-Matin (Cannes)

Claire-Anne Reix : «Il faut jouer avec nos atouts»

43,8 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2 017 : un record historique pour le Palais des Festivals et des Congrès de Cannes dirigé par Claire-Anne Reix depuis 2014

- PROPOS RECUEILLIS PAR ALHENA DOMELA

Belle progressio­n. Le chiffre d’affaires du Palais des Festivals et des Congrès de Cannes est en constante augmentati­on depuis 2010. Mais les années 2016 et 2017 ont été particuliè­rement marquées par une accélérati­on de la croissance de l’activité. Entretien avec Claire-Anne Reix, présidente de la SEMEC.

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Comment expliquez-vous ces résultats records sur l’exercice ?

On a rentré de nouveaux congrès grâce à la mise en place d’une équipe dynamique et très proche de nos clients. On a travaillé étroitemen­t avec les socioprofe­ssionnels. Il y a un travail constant pour améliorer la qualité des prestation­s. On a analysé les congressis­tes : on doit faciliter leurs parcours et leur éviter toutes contrainte­s. Et on commande le soleil !

L’année   s’annonce-t-elle aussi prometteus­e que   ?

En , on a eu   congressis­tes pour  événements. Depuis janvier , on compte déjà  événements et il reste très peu de places. Le temps est très optimisé : l’année dernière, le Palais a été occupé pendant  jours. Il faut que nos effectifs puissent suivre car on doit prendre en compte le temps de démontage et de montage. Et notre carnet de commande pour   est déjà pas mal plein.

Pas de compétitiv­ité sans investisse­ments. Qui finance ?

La ville ou le Palais. Mais quand la Ville finance les gros travaux, le Palais la rembourse à hauteur de  % par an. Le Palais est occupé plus de  jours par an, c’est difficile de trouver du temps pour les nouveaux aménagemen­ts. Dernièreme­nt, il y a eu des travaux sur la climatisat­ion, la mise aux normes pour les handicapés, l’électricit­é, la peinture et la modernisat­ion. On a l’obligation d’accueillir nos congressis­tes dans un lieu qui répond à leurs besoins. C’est pourquoi on investit beaucoup dans du matériel de production. Cela nous permet de bénéficier de technologi­es de pointe et d’être up-to-date. On n’est pas là pour faire des marges énormes.

Quels sont les types de congrès les plus récurrents ?

Ceux liés au cinéma, à la télévision, à l’audiovisue­l. C’est la marque de fabrique de Cannes. Mais il y en a d’autres qui se développen­t beaucoup tels que la sécurité, les technologi­es de pointe, le mobilier et l’événementi­el.

Les Cannois ont tendance à se sentir exclus des événements organisés. Qu’en pensez-vous?

Tous les événements ne sont pas ouverts aux Cannois mais on fait de plus en plus de choses pour les intégrer. Il y a les tirages au sort, les masterclas­s, la projection de la palme d’or… Les congrès aident l’économie locale : les hôtels, les restaurant­s etc. Sans eux, les commerces ne fonctionne­raient pas de la même manière. Mais on pense à garder une ambiance saine pour la population grâce à un travail de logistique. Par exemple, les camions ne restent plus à Cannes mais à la Bocca.

Comment le Palais peut-il concurrenc­er des infrastruc­tures comme il existe à Barcelone ?

Il faut jouer avec nos atouts. À Barcelone, il y a des m à n’en plus finir mais les hôtels sont à une heure de route. Si on a perdu certains congrès, c’est parce qu’ils sont devenus trop grands. On ne délocalise pas un congrès pour rien : c’est une date, un lieu. Nos atouts, c’est cette baie extraordin­aire, cette ville où on peut bien vivre. On privilégie la qualité. Mais rien n’est jamais acquis, on cherche à se différenci­er. Il faut atteindre un juste équilibre : on cherche sur les axes de progrès à être performant et à garder l’authentici­té de Cannes. C’est le secret.

Quels sont les avantages d’organiser un salon à Cannes plutôt qu’ailleurs ?

Le lieu. Mais c’est aussi la possibilit­é d’avoir une interface unique. Les congressis­tes ont affaire à des profession­nels qui ont l’habitude des événements internatio­naux.

Avez-vous un événement préféré ?

Pas du tout. Je trouve que chaque événement a son ADN. On est proche de nos clients et c’est un plaisir de partager des moments avec eux. La richesse de mon poste, ce sont les rencontres avec des personnes aux sensibilit­és différente­s.

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(Photo Gilles Traverso)

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