Et en finale ce sera... France-Croatie !
Natacha Atlas était à Monaco pour l’inauguration de l’exposition d’été du Grimaldi Forum consacrée à « L’or des Pharaons ». Elle a joué quelques titres de son dernier album en pianovoix pendant le dîner inaugural, puis a donné un concert gratuit avec son groupe, Transglobal Underground, qui effectue une tournée mondiale pour célébrer ses 25 ans d’existence. L’occasion de faire un « point carrière » avec la chanteuse Belgo-Egyptienne, que sa reprise arabisante de Mon amie la rose (Françoise Hardy) a rendue célèbre dans notre pays… C’est moi. Ma mère adorait Françoise Hardy et particulièrement cette chanson. On voulait faire une reprise avec Transglobal Underground et c’est ce titre qui s’est imposé. En plus de la Victoire, cela m’a permis de rencontrer Françoise Hardy qui a été très gentille et m’a dit qu’elle préférait ma version à la sienne… même sur scène, je préfère chanter dans le noir et en groupe plutôt qu’en solo. Je n’étais pas faite pour être célèbre ! [rires] Oui, je suis heureuse que le groupe ait pu se reformer dans sa composition originale pour cette tournée anniversaire. À l’heure du Brexit et de Donald Trump, l’engagement antifasciste et antiraciste de nos chansons est plus que jamais d’actualité. Il faut continuer à transmettre le message. En quelque sorte, oui. En tout cas, j’ai eu envie de poursuivre mon travail dans cette voie. C’est assez difficile de marier la musique arabe et le jazz, mais ça vaut la peine de travailler dessus. Il y aura aussi, sur l’album, un duo new soul avec Joss Stone en hommage à Martin Luther King et un titre dédié à la poétesse anglaise engagée Kate Tempest, que j’adore. Le titre de l’album, Strange Days, reflète les difficultés de l’époque… Non. Transglobal Underground, avec son mix inédit de musiques arabes, indiennes et électro est devenu un symbole de la lutte contre le racisme et la xénophobie et j’en suis très fière. Je veux continuer à représenter cela pour ceux qui nous écoutent et viennent nous voir en concert. Vous êtes née en Belgique, d’origine anglo-égyptienne et vous partagez votre temps entre Toulouse et Londres. D’où vous sentez-vous ? Je suis une gitane, je voyage tout le temps. C’est pour cela que le Brexit me fait tellement horreur. Les gens qui ont voté pour croient qu’en quittant l’Europe, ils se protégeront des flux migratoires. Ils se trompent, évidemment. Et cela risque de coûter très cher à l’Angleterre. Oui, beaucoup. Une partie de ma famille y vit encore. Mais ils me disent que la situation est pire qu’avant la révolution et j’ai peur d’être déçue quand j’y retournerai. France ou Angleterre ? Je vis en partie à Toulouse et en partie à Londres. Le Brexit me pousse à rester plus longtemps en France. En ce moment, je fais une fixation sur les Corbières. Je ne sais pas pourquoi, mais cette Terre m’attire. J’aimerais m’y installer... Les deux ! Mais les combiner est plus difficile que ce que je pensais. Je travaille dessus pour obtenir le bon mix.