Nice-Matin (Cannes)

Griezmann : « Ramener la Coupe »

- PROPOS RECUEILLIS PAR FLORINE ALATINTE ET JIMMY BOURSICOT

Jeudi dernier à Golfe-Juan, il a partagé la scène du Big Reggae Festival avec Damian Marley et Andrew Tosh. À 28 ans, le Français Naâman a su se faire une place de choix parmi la nation rouge-jaune-vert. Sans craindre de s’aventurer dans d’autres contrées.

L’adolescenc­e d’un fou de reggae à Dieppe ça ressemblai­t à quoi ?

Il y avait un seul chanteur, mais pas mal de « grands frères » qui avaient déjà des sound systems et qui jouaient des vinyles. Surtout en mode privé, pas vraiment dans les bars. Avec mes potes, on s’est mis à faire pareil, dans un ranch.

Ensuite, vous avez souhaité voir autre chose…

Tous les voyages m’ont ouvert l’esprit. On sort de nos certitudes occidental­es, on arrête de penser qu’on est les plus développés, les plus savants. En fait, on est juste les plus perdus et arrogants. Mon premier voyage, c’était surtout pour voir ce que je valais seul à l’autre bout du monde. J’étais aux Îles Vierges, puis en Jamaïque.

En Jamaïque, vous avez enregistré votre premier album…

C’était en . Une grosse expérience. J’ai bossé avec des artistes légendaire­s qui avaient joué avec Gainsbourg, les Stones, Bob Marley... Ils étaient intéressés par le projet. Ça m’a apporté beaucoup de confiance.

Quelle a été la ligne directrice de Beyond, votre troisième disque avec lequel vous tournez en ce moment ?

L’amour de la musique, sans frontière, sans case. On a essayé de faire quelque chose qui nous ressemble. Le message, c’est de regarder à l’intérieur de soi pour se reconnecte­r avec le monde. Musicaleme­nt, on a encore voulu mêler beaucoup d’influences, notamment du hip-hop. Faire un featuring avec John Toots, de Toots and the Maytals, c’était un vrai rêve pour moi. On a enregistré deux titres ensemble.

Un morceau en français, ça vous tente ?

Je l’ai fait sur un couplet du dernier album. Proposer un morceau entier dans ma langue, je ne sais pas encore faire. Pourtant, ça permet de se mettre à nu et de délivrer un message plus précis.

Pourquoi avoir créé Big Scoop Records, votre propre label ?

Pour m’émanciper. Je fais de la musique pour être libre, je ne me voyais pas travailler pour quelqu’un. Avec les réseaux sociaux, on peut se débrouille­r tout seul. Même si c’est toujours à double tranchant.

Rêvez-vous parfois de toucher un public plus large que celui du reggae ?

C’était un peu la démarche avec ce troisième album. On se disait qu’on allait essayer de s’imposer au-delà de notre scène, mais ça ne marche pas. On le sait, ça nous libère d’un poids maintenant. On fait juste notre musique, sans pression supplément­aire.

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(Photo J.B.) Le reggaeman normand sera notamment à l’affiche du Festival Endemik, le  août à Correns.

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