Nice-Matin (Cannes)

Un restaurate­ur condamné pour avoir filmé ses clients dans les WC

Le propriétai­re d’un restaurant a écopé de quatre mois de prison avec sursis après la découverte d’une caméra dans les toilettes de son établissem­ent

- JEAN STIERLÉ

Convoqué par le tribunal correction­nel de Grasse le 6 juillet dernier, un restaurate­ur à Antibes âgé de 55 ans se présente à la barre. Tête basse, l’air inquiet. C’est bien la première fois qu’il se retrouve devant la juridictio­n, son casier judiciaire ne comporte aucune mention. Pourtant on reproche à ce père de famille un mauvais remake de la caméra invisible. Le 22 décembre 2017 plusieurs clientes de son restaurant font une curieuse découverte en allant aux toilettes dames. Une caméra vidéo était dissimulée à l’intérieur, les filmant à leur insu. Une mineure de deux ans et demi en sera victime et sa mère portera plainte.

Des vidéos édifiantes

Après perquisiti­on à son domicile, sur son ordinateur, on découvrira une trentaine de vidéos capturées par la caméra espion dont on devine la teneur. « C’est une grave violation de l’intimité des gens », s’indigne le président Michaël Janas. On dévoilera aussi qu’il avait récidivé en installant une caméra dans les toilettes du domicile de son ex-femme. Le magistrat lui demande de s’expliquer. « J’en assume l’entière responsabi­lité, j’avais des problèmes de libido.

J’ai hypothéqué tout ce que j’avais construit, ma fille, mes amis, une partie de ma clientèle, tous se

sont détournés de moi ». Il précisera que la rumeur allant bon train, le chiffre d’affaires de son établissem­ent décline et qu’il pourrait se voir contraint au règlement judiciaire. Il tente ensuite de se justifier par des difficulté­s familiales qui l’auraient marqué dans sa jeunesse. Et de n’avoir plus de vie sexuelle. Mais il déclare souhaiter maintenant se reconstrui­re et demander pardon.

Des pulsions irrésistib­les

Le procureur de la République Fabien Cesanne rappelle les termes de la prévention : atteinte à l’intimité de la vie privée par fixation, enregistre­ment ou transmissi­on de l’image d’une personne présentant un caractère sexuel. Il requiert 8 mois de prison avec sursis. À la défense, Me Christian Di Pinto dans sa plaidoirie admet que son client n’a aucune excuse, qu’il a reconnu les faits : « Il a fait une énorme bêtise ne pouvant résister à ses pulsions ». Il demande la clémence et l’indulgence du tribunal. Celui-ci le condamnera à quatre mois de prison avec sursis et 800 euros de dommages et intérêts pour la victime.

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