Sur la piste des arbres remarquables de la cité
Avenir 06 entame un travail de recensement des essences patrimoniales. Rares, anciennes, avec une histoire, petite ou grande. Un appel est lancé à tous : propriétaires, bénévoles, etc...
Acomme Arbres. A comme Avenir. A comme Ami. « Quand j’étais petit, je vivais dans une ferme. A l’époque, on laissait les enfants vivre leur vie. Dans la cour, il y avait un micocoulier. J’ai appris à marcher en me tenant contre lui. En en faisant le tour. Son bois servait aussi à réparer les roues des charrettes. Je me disais, l’arbre c’est mon ami ». Comme Jean-Pierre Pettiti, on a tous en mémoire un arbre. Celui de l’enfance et celui qu’on admire tous les jours. On le peint. On le chante. Il est dans la nature mais aussi en ville. Un écosystème fragile qui participe au bienêtre de tous ! Mais pour combien de temps encore ? L’exemple de « l’allée des cocotiers » au chemin de l’Aube à Vallauris est exemplaire. Le chantier du premier tronçon de l’ex-RN7 a fait craindre pour ces remarquables palmiers, tout en hauteur, vieux de quelque 150 ans et qui, depuis un monumental portail – aujourd’hui disparu – menaient jusqu’à la Villa Mauresque. Recenser les arbres remarquables de la commune pour les valoriser et les protéger en initiant un circuit de découverte : telle est la démarche entreprise par Avenir 06. L’association pour la valorisation des espaces naturels et du patrimoine avait évoqué la place importante de l’arbre, dans son enquête Patrimoine lancée en septembre 2017 auprès de la population. Le square Nabonnand, à GolfeJuan et ses précieuses essences, avait été mis en exergue. Dans le cadre du projet de réaménagement du site, lié aux travaux de la déviation de l’ex-RN7, sa mise en valeur semble assurée.
Connaître et protéger
Il y a aussi les spécimens uniques du parc du Château Robert, dont une grande partie est aujourd’hui propriété du conservatoire du littoral. Mais il y a tous les autres arbres. Connus ou ignorés. « Connaître est déjà d’une certaine façon protéger, souligne Myriam Waeselynck, présidente d’Avenir 06. Nous souhaitons verser cet inventaire au PLU. Sachant qu’oliviers et bigaradiers anciens sont déjà protégés ». Reste à se mettre au travail. Pas une sinécure. Ainsi, un appel à toutes les bonnes volontés est lancé pour contribuer à ce recensement : « Ceux qui ont un peu de temps pour repérer les sujets, les propriétaires d’arbres remarquables, les botanistes et passionnés de botanique, ou tout simplement celles et ceux intéressés par le projet. Nous inviterons aussi d’autres associations, d’autres communes, à participer au projet » souligne la présidente. On ne part pas de zéro. Une étude, sous forme « d’atlas » a été réalisée par le service environnement de la Ville en 2005. « Le recensement prendra en compte l’accès à l’arbre, son positionnement, ses noms latin et commun, ses mesures et caractéristiques, son histoire et pourquoi pas des informations anecdotiques ». Car l’arbre dit remarquable peut l’être par les histoires et les actions qui se sont déroulées près de lui, autour de lui. Par les souvenirs. On préfère, ici, parler « d’arbre patrimonial ». Toutes les données collectées nourriront des fiches signalétiques, un film vidéo et des photographies. Les Journées Européennes du Patrimoine, en septembre, seront l’occasion de reparler de cette initiative qui concerne tout le monde. Car, comme le répète Tony Damiano, « L’arbre, c’est la vie : l’eau, l’air, la chlorophylle, la biodiversité, les oiseaux, la sève, l’humus... et c’est aussi la première victime de notre urbanisation ».