Nice-Matin (Cannes)

Philippe Bouvard: son «coup de foudre» pour Cannes

Le chroniqueu­r donnera une « causerie » sur ses 80 ans d’idylle à Cannes le 23 juillet à Miramar. Invité de Cannes Radio-Nice-matin, l’ex-Grosse tête garde toute sa truculence

- ALEXANDRE CARINI acarini@nicematin.fr

Dès qu’on lui met un casque sur les oreilles et un micro à portée de son inimitable voix, Philippe Bouvard retrouve aussitôt son regard malicieux de joyeux garnement, même à 89 ans. Toujours à l’affût d’un bon mot et à l’écoute attentive de tous nos maux, ce passionné d’actualité reste un journalist­e-chroniqueu­r (sur le Figaro) et animateur (sur RTL) à l’esprit subtil et acéré. Sa «causerie» au profit de l’associatio­n des Logis des jeunes de Provence promet ! Au Majestic pour les déjeuners Cannes Radio-Nicematin, il nous en livre quelques extraits. Philippe Bouvard, lundi 23 juillet à 18h30 à l’espace Miramar. Tarif : 15 euros. Rens. : 04.93.38.37.49

Vous êtes Cannois d’adoption depuis  ans. Mais votre histoire d’amour avec la Croisette a commencé dès l’âge de  ans?! Aujourd’hui encore, mon rythme hebdomadai­re c’est : trois jours à Paris, trois jours à Cannes, et le reste en TGV! Pour mes  ans, mes parents m’ont offert la Côte d’Azur. Je suis arrivé en train de nuit, et j’ai vu les palmiers, la grande bleue, la Croisette, les Casinos… Tout ce qui devait nourrir le meilleur de ma vie.

Avec la figure de Jean Cocteau pour nourrir votre vocation?

Un jour sur la Croisette, je vois descendre un petit monsieur aux cheveux blancs d’une limousine noire. Ma mère m’a dit que c’était le poète Jean Cocteau. Pendant longtemps, j’ai pensé que les poètes étaient plus riches que leurs rimes, et avaient les moyens de vivre avec une limousine et chauffeur.

Cannes fut donc un coup de foudre, pourquoi?

Pour la nature, le climat, pour cette ville qui n’a cessé de s’embellir, pour les gens, pour un certain art de vivre. Mais j’ai pris mes distances avec la mer, car ne sachant toujours pas nager, nous nous regardons de loin.

L’heure est aux résultats du Bac : vous avez échoué trois fois, avec la carrière que l’on sait. La revanche d’un cancre?

Je ne l’ai toujours pas! Mais à l’époque, c’était une épreuve difficile, à  % de réussite et j’étais très mauvais élève. Aujourd’hui, ce serait inconcevab­le d’entrer dans une salle de rédaction et de faire carrière sans ce précieux sésame. C’est ça! J’étais déjà un être de légende, d’autant que je les écrivais moi-même.

Avant, vous aviez aussi été renvoyé de l’école de journalism­e?

Mes petits camarades étaient encore plus paresseux que moi, mais avaient de l’argent de poche. Ils m’en donnaient un peu et je leur corrigeais les devoirs. Mais j’avais tellement de clients que je n’ai pas pu différenci­er assez mes copies pour ne pas me faire prendre. Je suis parti avec un petit mot du directeur, que je garde : «N’est pas doué pour le journalism­e, mais réussira dans les profession­s commercial­es»

Ça veut dire que journalist­e, c’est savoir vendre son talent?

C’est surtout vendre le talent des autres, car on est là pour aider ceux qui en ont, mais aussi ceux qui en manquent.

C’est ce que vous avez fait aux Grosses têtes, durant  ans?

Beaucoup de préparatio­n, d’improvisat­ion, et surtout un choix aiguisé de mes partenaire­s, avec ce qu’il y avait de mieux dans l’humour et la culture. C’était de l’impertinen­ce, mais de bon aloi.

À force de succès, vous avez pu l’attraper, la grosse tête?

Oui! Sur la couverture d’un vieux Télé  jours, je figurais avec une couronne dorée sur la tête avec ce titre: le roi Bouvard. Dans ces conditions, vous perdez parfois le sens de la mesure…

Vos quatorze années de billet quotidien à Nice-Matin vous ont aidé à découvrir la région?

J’ai surtout pu découvrir le journalism­e de proximité. Dans la presse nationale, le lecteur était un mythe anonyme pour moi. Là, on m’interpella­it amicalemen­t au coin de la rue, c’était très gratifiant.

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(Photo Patrice Lapoirie) Vous êtes entré au Figaro comme coursier photo. Déjà chroniqueu­r de «légende»? Philippe Bouvard : « Journalist­e, c’est le plus beau métier du monde, à condition de l’exercer honnêtemen­t, complèteme­nt, et ne pas avoir peur de rentrer chez soi après  h».
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