Trump souffle le chaud et le froid avec Theresa May
Donald Trump a loué hier la relation « la plus spéciale qui soit » avec Londres, au lendemain d’une attaque en règle contre la Première ministre Theresa May sur le Brexit qui a provoqué la stupeur au Royaume-Uni. Au deuxième jour d’une visite qui a poussé des dizaines de milliers de manifestants dans la rue, le président américain a opté pour un ton plutôt conciliant sur la façon dont il voyait la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne.
Un honneur qui passe mal
Il a aussi été accueilli avec faste par la reine Elizabeth II au château de Windsor, sous un soleil éclatant, avant de prendre le thé avec elle en compagnie de son épouse Melania. Cet honneur passe mal auprès de nombreux Britanniques et certains d’entre eux avaient fait le déplacement armés de pancartes « Dites non à Trump ». Au cours d’une conférence de presse particulièrement décousue depuis la résidence de campagne des Premiers ministres britanniques à Chequers, au nordouest de Londres, le locataire de la Maison Blanche a assuré n’avoir jamais mis en cause la stratégie de Theresa May. « Quoi que vous fassiez, ça me va », a-til lancé, contredisant ses propos parus dans le Sun où il assurait que la décision de Londres de privilégier une relation étroite avec l’UE tuerait « probablement » la possibilité de conclure un accord de libre-échange avec les Etats-Unis.
Tapis rouge
Affichant sa volonté de parvenir à un « formidable » accord d’échange bilatéral avec Londres, Donald Trump s’est voulu optimiste: « Nous voulons faire des échanges avec le Royaume-Uni, ils veulent en faire avec nous ». En écho, Theresa May a évoqué sa volonté d’aboutir à un accord « ambitieux » avec Washington une fois que la sortie de l’UE sera effective. Tentant de compenser la déflagration provoquée par son entretien au Sun, le locataire de la Maison Blanche a déploré la façon dont le tabloïd avait retranscrit ses propos. Cette sortie de Donald Trump constituait une claque d’autant plus cinglante pour Theresa May que, jeudi soir, elle lui avait déroulé le tapis rouge et avait vanté la force du lien transatlantique.