Nice-Matin (Cannes)

Ils sont animés

Depuis leur arrivée sur le sol russe le 10 juin, les Bleus croient en leurs chances de remporter cette Coupe du monde. Ils n’ont jamais été aussi proches du but

-

Plus d’un mois, déjà, qu’ils sont arrivés en Russie, avec l’ambition non dissimulée de remporter cette Coupe du monde. Les voilà à une marche de la gloire, à quelques encablures du bonheur absolu et éternel. « C’est le match d’une vie », résume Blaise Matuidi. « Honnêtemen­t, j’y ai toujours cru» , affirme Samuel Umtiti. C’est le cas de l’ensemble de cette troupe, cornaquée de main de maître par Didier Deschamps qui a fait évoluer son management au cours de sa carrière d’entraîneur. Il s’est parfaiteme­nt adapté à la nouvelle génération, à ses codes, ses délires qui ne sont pas du tout les siens, mais qu’il accepte sans sourciller. Avec lui, c’est du donnant-donnant mais mieux vaut ne pas se rater, ni trahir une seule fois sa confiance. Surtout, la gagne l’anime, uniquement la gagne, ce qu’il a su inculquer à son groupe prêt à « mourir ensemble », comme ils aiment le clamer.

Des paroles aux actes

« Quand on prétend qu’on veut gagner une telle compétitio­n, ce n’est pas toujours évident de l’assumer », confie Deschamps qui a apprécié la bascule, en terme d’état d’esprit, après la qualificat­ion face à l’Argentine et cette rencontre au scénario dantesque. Un match fondateur qui a véritablem­ent lancé le Mondial des Français, auteurs d’un premier tour poussif et pas épargnés par les critiques en raison du jeu proposé. Ils ne s’en sont pratiqueme­nt jamais plaints, conscients qu’ils pouvaient faire plus. Dans les rares moments de doute, ils ont pu compter sur le calme à toute épreuve du maîtrezen Deschamps. Depuis le premier rassemblem­ent à Clairefont­aine, courant mai, les Bleus répétaient, à l’envi, que le « groupe vivait bien », sans qu’on ne sache vraiment s’il s’agissait d’un plan de communicat­ion ou de la réalité. Il est bientôt l’heure de rassembler les affaires et de tourner la page sur cette aventure au long cours et, au sein du groupe, flotte un parfum de nostalgie. « Quand je vois ce groupe, ça me donne envie de rester encore des années, on est vraiment bien ensemble. Mais les cannes et le coeur vont dire : ‘‘stop Blaise !’’ à un moment donné, avance le Turinois. J’aurais pu rester encore des mois à Istra, avec tous ces jeunes. »

Un bon amalgame

Justement, la nouvelle vague, incarnée par Kylian Mbappé, impression­ne par sa faculté à vivre ces moments sans aucune appréhensi­on. C’est parfois déroutant de voir un môme de 19 ans afficher un tel aplomb mais il assume. Assure qu’il est « tranquille ». « Jouer une finale de Coupe du monde, c’est le pic, le rêve d’une vie, a-t-il confié, sur le site de la FFF. On est au top ! Il reste un match, il faut donner tout ce qu’on a. Mais on ne doit pas stresser. » La découverte du grand monde pour 14 des 23 sélectionn­és n’a eu aucun effet néfaste. Mieux, elle a révélé des joueurs méconnus comme Pavard et Hernandez, mais aussi des hommes. Les cadres du groupe ont balisé le terrain, fixé la marche à suivre. Chacun à leur manière, ils ont envoyé des messages, tapé du poing sur la table à des moments opportuns et recadré ceux qui en avaient besoin. « Le groupe est au-dessus de tout », aime répéter Deschamps. Longtemps centré sur ses performanc­es, Paul Pogba a pris les choses en mains et tiré tout le monde derrière lui. Sa façon de défendre et de se faire mal pour les autres a eu un effet contagieux. Raphaël Varane a survolé les débats et Hugo Lloris a rappelé à tout le monde qu’il était un gardien de classe internatio­nale et un grand capitaine. Ces trois-là sont les tauliers du vestiaire. Ils sont respectés et très écoutés à chaque fois qu’ils prennent la parole. Si Varane n’était pas là lors de l’Euro, Lloris et Pogba n’ont rien oublié de cette finale perdue et ne veulent surtout pas répéter les mêmes erreurs. Dans le vestiaire de Saint-Pétersbour­g, ils ont profité mais, très vite, ils ont rappelé à leurs petits camarades qu’ils n’avaient « encore rien fait ». En 2016, les Bleus pensaient avoir fait le plus dur en battant l’Allemagne. En finale, contre le Portugal, ils étaient passés à côté. Didier Deschamps ne s’en est jamais remis et seule une victoire, demain, pourrait atténuer ce

 ??  ??
 ??  ?? Pavard, Varane, Nzonzi, Kante et Rami n’ont qu’une seule ambition : soulever la Coupe du monde. (Photo Epa/maxppp)
Pavard, Varane, Nzonzi, Kante et Rami n’ont qu’une seule ambition : soulever la Coupe du monde. (Photo Epa/maxppp)
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France