L’oeil de Jean PETIT

Un beau perdant sublime son vainqueur. Et la Croatie a été un adversaire incroyable pour les Bleus. Les hommes de Zlatko Dalic méritaient probablement mieux tant ils ont maîtrisé le cuir (%) et dominé les duels. Le trio Brozovic-Rakitic-Modric a tout simplement été énorme dans l’entrejeu. Avec une mention spéciale pour les deux derniers, sublimes créateurs en prime d’être de valeureux guerriers. Et dire que ces garçons avaient trois prolongations dans les pattes ! Modric, déjà vainqueur de la Ligue des champions pour la quatrième fois avec le Real Madrid, a largement mérité le titre de meilleur joueur de la compétition. La charnière Lovren-Vida a également livré un combat dantesque aux attaquants français. Le second, catogan vissé sur le casque d’or, a donné des sueurs froides dans la surface des Bleus sur un coup de pied arrêté (’), avant d’offrir l’égalisation à Perisic sur une passe en retrait de la semelle (’). L’attaquant intériste aurait pu marquer plus tôt s’il avait mieux négocié son premier contrôle de balle sur quelques opportunités en profondeur. Mais à l’image de Rebic, véritable bison qui a poussé Lloris à la parade d’entrée de seconde période (’), et Mandzukic, buteur malheureux contre son camp, les Croates ont laissé planer une menace constante sur l’arrière-garde adverse, notamment dans l’utilisation de la profondeur. Lloris a d’ailleurs bien senti le coup sur l’opportunité la plus sérieuse pour le Super Mario croate. Dans le couloir gauche, Strinic a compliqué la vie de Mbappé, ne se laissant que très rarement trompé par les tentatives de crochets du feu follet français. Vrsaljko a mis également beaucoup d’intensité dans toutes ses courses. Des efforts collectifs réduits à néant par le réalisme français, et la prestation moyenne de Subasic. Si le Monégasque est solide dans sa sortie face à Mbappé (’), il n’esquisse pas le moindre geste sur les deux derniers buts tricolores. Un grand gardien se doit d’être décisif en finale de Coupe du monde.