Négociations tendues sur le transit du gaz russe vers l’Europe
Européens, Russes et Ukrainiens se sont retrouvés, hier, à Berlin pour chercher un compromis sur les exportations via l’Ukraine de gaz russe vers l’Europe et éviter de nouveaux conflits énergétiques dès 2019 lorsque le contrat sur ce transit arrivera à expiration. Les pourparlers interviennent aussi dans le contexte de l’attaque en règle lancée par le président américain Donald Trump contre un projet de gazoduc germanorusse controversé qui marginalisera un peu plus l’Ukraine dans ce domaine. Le commissaire européen chargé de l’Energie, le Slovaque Maros Sefcovic, a donc retrouvé vers 13 heures le ministre russe de l’Energie Alexandre Novak et le ministre ukrainien des Affaires étrangères Pavlo Klimkine ainsi que des représentants des groupes gaziers russes Gazprom et ukrainien Naftogaz.
L’Ukraine contournée par deux gazoducs
« L’heure tourne, la fin 2019 c’est très bientôt et nous devons répondre à la question : aurons-nous un accord commercialement viable au 1er janvier 2020 ? », a-t-il dit juste avant la réunion. Or cette année-là, deux gazoducs contournant le territoire ukrainien doivent entrer en service, le germanorusse Nord Stream 2 et le turco-russe Turkish Stream, ce qui priverait Kiev d’une manne financière conséquente et d’une arme de poids face à la Russie. Déjà, à la suite d’une série «de guerres du gaz» russoukrainiennes à l’origine de perturbations dans l’approvisionnement de l’Europe dans les années 2000, les volumes transitant par l’Ukraine ont été considérablement réduits avec l’inauguration en 2011 du gazoduc Nord Stream 1 qui relie la Russie à l’Allemagne via la Baltique. Et malgré des relations russo-européennes au plus bas en raison du conflit dans l’est de l’Ukraine et de l’annexion par la Russie de la Crimée en 2014, Allemands et Russes ont voulu poursuivre dans cette voie, d’autant que la demande européenne en gaz russe augmente depuis 2015.