Alaphilippe au courage
Le Français Julian Alaphilippe (Quick-Step) a remporté la 10e étape, hier, au Grand-Bornand. Le Belge Greg Van Avermaet (BMC) a gardé le maillot jaune
L’entrée dans les Alpes a coïncidé avec le premier succès français : Julian Alaphilippe a gagné la 10e étape du Tour de France, hier au Grand-Bornand où le Belge Greg Van Avermaet a prolongé son bail avec le maillot jaune. Alaphilippe (Quick Step), qui a hérité du maillot à pois du meilleur grimpeur, a signé sa première victoire dans le Tour, lui qui était passé à plusieurs reprises près du succès en 2016 lors de ses débuts. A 26 ans, le puncheur de Montluçon a touché enfin au but, trois mois après avoir décroché sa première classique, la Flèche Wallonne.
Un rêve pour Alafpolak
La première des trois étapes alpestres, au lendemain de la journée de repos, a laissé les écarts inchangés entre la plupart des favoris. Hormis pour le grand perdant du jour, le Colombien Rigoberto Uran, dauphin de Froome l’an passé. Uran, couvert de pansements après sa chute dimanche sur les pavés de l’étape de Roubaix, a lâché prise sur le haut du col de la Colombière, la dernière ascension du jour. Il a cédé plus de deux minutes et demie à ses adversaires directs. D’autres outsiders ont également fléchi quand l’allure a été relancée par les coéquipiers de Froome dans les derniers hectomètres de la Colombière. Le Polonais Majka, le Russe Zakarin, le Luxembourgeois Jungels et le Néerlandais Mollema ont limité la casse à une cinquantaine de secondes. « Je n’ai pas de mots. Aller chercher une victoire sur le Tour de France, c’était un rêve pour moi. Je l’ai réalisé aujourd’hui, avec la manière en plus. J’ai tout qui se mélange dans ma tête, le travail pour en arriver là, la famille je pense à eux et je suis content a réagi Alaphilippe. Je savais que c’était une étape où, si je voulais gagner, je devais être en échappée. J’étais un peu nerveux au début, ça ne voulait pas sortir et j’en faisais un peu trop ». Et d’ajouter : « J’ai tout donné dans le final, j’ai puisé au fond de moi-même, j’ai mis mes tripes sur la table », a reconnu Alaphilippe qui a précédé de plus d’une minute et demie l’Espagnol Izagirre et l’Estonien Taaramae, au bout des 158,5 km.
Le cran de Van Avermaet
Dans cette étape, les rescapés de l’échappée de 21 coureurs lancée dès la première demi-heure ont abordé la montée de Romme avec six minutes d’avance. Taaramae a été rejoint à l’approche du sommet par Alaphilippe alors que les favoris n’ont pas cherché à se départager sur cette pente rude. Dans la Colombière, dernière difficulté du jour, Alafpolak (son surnom sur Twitter) a creusé l’écart pour basculer au sommet avec une marge d’une minute et demie. Les 14,5 derniers kilomètres, en descente pour l’essentiel, n’ont été qu’une formalité pour celui qui est l’un des meilleurs descendeurs du peloton. Dans sa volonté de défendre son maillot jaune, Van Avermaet a eu le cran de se mêler à l’échappée du jour, en suivant la même tactique qu’en 2016 dans les Pyrénées, lors de l’étape du lac de Payolle. Le champion olympique de Rio a lâché prise dans le col de Romme mais a franchi la ligne, bien avant le premier peloton regroupant la plupart des favoris. « J’ai de bonnes jambes encore, je suis très content de ma course », s’est félicité le Belge (4e de l’étape) qui a porté à 2’22’’ son avance sur le Gallois Thomas. Aujourd’hui, deuxième des trois actes alpestres. La 11e étape, ramassée à 108,5 km entre Albertville et La Rosière, alterne montées et descentes pour se conclure sur les pentes du col du Petit-Saint-Bernard. Annexes