Nice-Matin (Cannes)

ATHLÉTISME « Le Meeting Herculis,

Le Prince Albert II, à l’origine de la création de l’épreuve en 1987, nous a reçus, hier, dans son palais princier pour évoquer ses souvenirs de 30 éditions d’athlétisme au stade Louis-II

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Lorsqu’il s’agit de parler d’athlétisme, le Prince Albert II a le regard qui s’illumine. Celui qui endosse également le costume de président de la Fédération monégasque d’athlétisme est un fin connaisseu­r, mais avant tout un passionné. C’est bien cette passion qui l’a amené à se lancer dans cette aventure du Meeting Herculis voilà  ans. Après avoir pris quelques jours de repos, c’est en pleine forme qu’il assistera aux deux soirées d’athlétisme. A  ans, l’étincelle qu’il porte au sport et à la performanc­e athlétique n’a pas fléchi. Jeudi, il sera de la première édition des deux concours de poids au port Hercule. Un rendez-vous qu’il attend avec impatience, et qui le mettra en appétit pour la grande soirée du vendredi.

Pouvez-vous nous expliquer les raisons qui vous ont poussé à créer ce Meeting en  ?

C’est venu d’une discussion que nous avons eue au sein de la Fédération monégasque d’athlétisme. Nous avions déjà organisé pendant deux années deux rencontres internatio­nales entre pays. Ça n’avait pas trop fonctionné la première année, car nous avions eu un temps exécrable en mai , mais bien plus la deuxième année. Fort de ce succès, je me suis dit qu’il fallait essayer de mettre sur pied un Meeting l’année suivante. Certains étaient un peu dubitatifs, mais j’avais envie d’essayer. Je e me disais que nous avions un beau stade, des conditions idéales en termes de climat et d’équipement­s. Et puis, quand j’étais très jeune, il y avait déjà eu des Meetings dans les années  dans l’ancien stade. Mais lancer le Meeting, c’était un pari un peu osé. Cependant, j’estimais que c’était le bon moment de proposer d’autres manifestat­ions sportives que le foot dans ce stade. Et puis, pour moi qui aime l’athlétisme, il me semblait important de faire vivre ce sport par une grande manifestat­ion.  éditions plus tard, est-ce que le Meeting est à la place que vous aviez imaginé ? Oui, c’est même allé audelà de mes espérances et celles de l’équipe de la Fédération monégasque d’athlétisme. Qui aurait pensé qu’on aurait été classé meilleur Meeting du monde quatre fois (, , , ) ? C’était inespéré à l’origine, face à Zurich ou Bruxelles, qui ont une histoire plus longue que la nôtre. C’est la conjonctio­n de plusieurs éléments : une très bonne équipe d’organisati­on autour de moi, de très bonnes installati­ons et le fait que les athlètes aiment venir à Monaco et nous sont fidèles, parce que l’on prend soin d’eux. Tout cela amène ce résultat et j’en veux pour preuve les records nationaux, mais aussi les meilleures performanc­es mondiales de l’année ou les records du monde établis sur notre piste.

Dans cette longue histoire d’Herculis, tout n’a pas été si facile non plus...

Il n’y a rien de facile dans le sport, surtout quand on veut mettre sur pied des événements de cette qualité. Au début, ce n’était pas évident de s’insérer dans un cercle un peu fermé, qui ne voulait pas trop de nouveaux arrivants. Il y a eu pas mal de difficulté­s. Les haies, c’est une épreuve, on doit savoir les franchir sans tomber. Ou alors, il faut se relever très vite.

Ce qui est arrivé après la perte du statut de la Golden League (en ). Vous vous êtes engagé personnell­ement pour réintégrer la Diamond League (depuis ) ?

Ilyaeudes conversati­ons avec l’IAAF (Associatio­n internatio­nale des fédération­s d’athlétisme) au plus haut niveau, mais rien ne remplace la vérité de la piste. Comme ils ont vu qu’on arrivait à maintenir un excellent niveau, ils se sont dit qu’ils ne pouvaient pas nous ignorer. Le fait que nous soyons le pays d’accueil de l’IAAF a eu aussi une certaine résonance.

Usain Bolt a “cannibalis­é” l’attention médiatique ces  dernières années. Le sport est-il plus fort que le Jamaïquain pour rebondir ?

Il faut qu’il le soit. On a célébré la dernière course en Meeting d’Usain Bolt, l’an passé. C’est quelqu’un qui a marqué son époque. Il a été le visage de son sport pendant très longtemps, avec tout ce qu’il a pu véhiculer comme image positive et joie de vivre. Mais il y a d’autres athlètes qui arrivent et qui vont être très performant­s aussi. Il faut aussi que ces grands talents aient une personnali­té qui ressorte. Et puis, il ne faudrait pas qu’il y ait d’autres affaires de dopage qui viennent ternir l’athlétisme. Il y a aussi une mondialisa­tion du sport. Il y a toujours de grandes nations d’athlétisme, mais il y a aussi de très bons athlètes qui sortent de pays émergents, grâce au soutien de l’IAAF et la Fondation internatio­nale pour l’athlétisme. C’est encouragea­nt.

Quels peuvent être ces stars de l’athlétisme ?

On plaçait beaucoup d’espoirs en Van Niekerk (champion olympique et recordman du monde du m), malheureus­ement, il a connu des hauts et des bas.

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