Un collaborateur de Macron casseur de manifestant ?
Selon Le Monde, Alexandre Benalla, adjoint au chef de cabinet du chef de l’Etat, portait un casque de la police lorsqu’il a violemment frappé un jeune homme lors de la Fête du travail à Paris
Voilà une affaire bien embarrassante pour l’Elysée. Un proche conseiller du président a été identifié sur une vidéo en train de frapper un manifestant d’après les informations du Monde. Il a été sanctionné d’une simple mise à pied de quinze jours. C’est une vidéo qui a beaucoup circulé après les manifestations du 1erMai à Paris. On y voit des affrontements très vifs entre des policiers et des manifestants sur la très touristique place de la Contrescarpe dans le 5e arrondissement de la capitale. On distingue notamment un homme en civil – vêtu d’un blouson noir et d’un sweat-shirt clair à capuche – mais portant un casque arborant un écusson de la police, qui s’en prend violemment à un manifestant déjà appréhendé par les CRS. Cet homme, agissant comme s’il faisait partie des forces de l’ordre, saisit alors le manifestant par le cou, le traîne et le frappe plusieurs fois par derrière avant de le projeter au sol. En fond, on entend : « Arrête ! » Il reste ensuite près du jeune homme agenouillé au sol. Il part lorsque le vidéaste crie : « Regardez-le, il l’a tabassé par terre. » Sa victime tente alors de reprendre son souffle. Ce « policier » zélé, Le Monde l’a identifié comme étant Alexandre Benalla, responsable de la sécurité de la campagne présidentielle d’Emmanuel Macron et ensuite engagé comme chargé de mission, adjoint au chef de cabinet du Président. Le directeur de cabinet d’Emmanuel Macron, Patrick Strzoda explique au quotidien : « Alexandre Benalla m’avait prévenu deux jours plus tôt qu’il souhaitait participer à une intervention auprès de la préfecture de police pour voir comment se gérait une grande manifestation, à l’occasion du 1er-Mai. Il m’en a demandé l’autorisation, je la lui ai donnée, mais en précisant bien qu’il y allait en observateur. Le lendemain de la manifestation, j’ai été avisé par un collaborateur que M. Benalla avait été reconnu sur le terrain en train de participer à des opérations de maintien de l’ordre. J’ai vu les vidéos, je l’ai convoqué le jour même, je lui ai demandé si c’était lui.»
Macron informé
Averti pendant son voyage en Australie, Emmanuel Macron prévient : « Si les faits sont avérés, il faut prendre des sanctions. » D’après Le Monde, Alexandre Benalla a reconnu les faits. Il a été mis à pied pendant quinze jours et a été averti que ce serait la porte en cas de nouvel écart, mais il est toujours en poste, affecté à un poste administratif qui concerne la sécurité « à l’intérieur du Palais de l’Élysée ». Hier soir, BFMTV annonçait que l’Elysée n’avait pas demandé d’enquête pour avoir un déroulement précis des faits. « Il y aura peut-être d’autres faits qui nécessiteront d’aller plus loin », a précisé encore la présidence de la République.