Nice-Matin (Cannes)

Le préfet des Alpes-Maritimes explique aux députés l’accueil des migrants

- AGENCE LOCALE DE PRESSE

On aurait pu penser que le préfet des Alpes-Maritimes, Georges-François Leclerc, était là pour rendre des comptes. Non seulement le groupe d’études de l’Assemblée nationale sur les « conditions d’accueil des migrants », présidé par la députée LREM des Alpes-Maritimes, Alexandra Valetta-Ardisson, a laissé au représenta­nt de l’Etat un large temps pour expliquer le travail accompli dans cette zone frontalièr­e délicate, mais celui-ci a permis aux députés présents de comprendre que la loi était appliquée au pied de la lettre dans le départemen­t. Ce qui ne veut pas dire que tout va bien dans les meilleurs des mondes. Alexandra Valetta-Ardisson a souhaité que l’échange s’organise autour de trois points : la vétusté des locaux de la police aux frontières (PAF), le comporteme­nt et la mission des policiers envers les étrangers en situation irrégulièr­e et enfin le contrôle au faciès. Calmement mais fermement, le représenta­nt de l’Etat a répondu aux accusation­s de certains députés, notamment ceux de la France insoumise et du Parti communiste. Le soupçon principal porte sur le point de passage autorisé (PPA) de Menton qui serait, pour certains, en réalité, un centre de rétention au sein duquel ne seraient pas respectées les conditions d’accueil au candidat à l’asile.

Mille mineurs mis à l’abri

S’appuyant sur l’arrêt rendu par le Conseil d’Etat en juillet 2017, le préfet a rappelé que le PPA n’était pas un centre de rétention, et que les étrangers sans papiers qui y séjournaie­nt, au maximum quatre heures, étaient ensuite remis aux policiers italiens, comme le prévoit le traité de Chambéry. « Le PPA de Menton est un commissari­at de police ! », a martelé le préfet. L’Italie étant par ailleurs signataire du traité de Genève, c’est à elle qu’il revient d’instruire les demandes d’asile des étrangers en provenance de chez elle. Confirmant l’interventi­on du député Eric Ciotti qui a indiqué à ses collègues que « les Alpes-Maritimes n’étaient pas un point d’arrivée, mais un point de passage », GeorgesFra­nçois Leclerc a indiqué que sur les mille demandes d’asile recueillie­s dans le départemen­t, une seule avait l’objet d’une confirmati­on. Expliquant que les quarante trains qui franchissa­ient chaque jour la frontière transporta­ient en grande majorité des travailleu­rs transfront­aliers, le préfet a précisé que tous les voyageurs étaient contrôlés en gare de Menton-Garavan. Jean-Philippe Nahon, directeur départemen­tal de la PAF, a enfin confirmé que les moyens matériels s’étaient nettement améliorés et que les conditions des contrôles, qui s’effectuaie­nt parfois le long de la route, se déroulaien­t désormais dans des préfabriqu­és. Il fut enfin rappelé que le conseil départemen­tal avait «misà l’abri » mille mineurs non accompagné­s depuis le début le mois de février, dans des « conditions exemplaire­s ». Une députée de l’est de la France a suggéré que les Alpes-Maritimes deviennent « une plateforme expériment­ale fermée, en cogestion avec l’Italie », au nom d’une gestion européenne du sujet.

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La députée LREM Alexandra Valetta-Ardisson et le préfet Georges-François Leclerc. (ALP)

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