ATHLÉTISME sport pour l’argent »
rouleau, dépressif, mais quand je prends du recul sur ma vie de tous les jours, j’ai l’impression d’être blasé et blasant. Je ne sais pas comment je fais pour ne pas craquer. Probablement parce que j’aime ce sport comme ma famille. J’en ai besoin pour vivre. Si j’avais eu le choix, j’aurais pris un sport où je gagne un peu plus que mon RSA (rire).
K. M. : tu aurais gagné la Coupe du monde, mon gars, ça n’aurait pas été pareil (rire). On n’a pas fait ce sport pour l’argent. Moi, je suis passé dans une autre sphère (depuis ses médailles olympique et mondiale). Je gagne ma vie. A côté, tous se demandent ce qu’ils vont faire l’année prochaine. Ils doivent sans arrêt se dire qu’il leur faut une rémunération pour vivre. Ça m’énerve. Tu ne peux pas faire du sport de haut niveau quand tu as cette question dans la tête.
F.D. : on est oppressé au quotidien. Il y a des périodes où je vais avoir un stress énorme en compétition parce que mon quotidien est envahi de pensées négatives. Quand un mec e t’appelle pour te dire que ça fait deux semaines qu’il attend le loyer… Je ne crie pas à l’aumône, le poids, c’est mon choix, mais des fois tu as envie de péter un câble, crier et dire s’il vous plaît aidez-moi.
Que faire pour que ça change ?
K.M. : nos sports doivent être un show. Que les gens viennent et kiffent. Lancer dans le port, par exemple, ça crée une émulation. Pour l’instant, la France ne sait pas faire ça. Mettre le sport en lumière passe par l’événementiel. Ensuite, ça ne vient que par les résultats. Je connais bien Fred. Ce qui l’empêche de performer, c’est que tu sens que tous les jours il n’en chie pas seulement à l’entraînement. Ce n’est pas normal à son niveau.