Nice-Matin (Cannes)

Collins et Bennett se livrent

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Mardi 16 juillet 1996 : Phil Collins, le batteur-chanteur de Genesis mène une carrière solo spectacula­ire, il accumule les hits et devient une superstar incontourn­able. Mais depuis sa plus tendre enfance, il est fan de jazz. Ses artistes favoris sont le batteur Buddy Rich et Harold Jones (du Count Basie orchestra). Il demande alors au producteur arrangeur Quincy Jones de l’aider à réinventer ses propres tubes. Il en résulte une tournée très courte avec un grand orchestre et un invité spécial : le chanteur Tony Bennett. Mais un grain de sable va brouiller les deux artistes: un des deux sera mis plus en avant que l’autre sur l’affiche d’un de leur spectacle, blessant l’égo de l’autre. Et c’est lors d’une conférence de presse improvisée sur la terrasse du Garden Beach qu’ils vont se réconcilie­r. Réunis, ils vont se confier comme rarement. Et ainsi enterrer la hache de guerre. Phil Collins revient d’abord sur l’origine de leur associatio­n: « J’ai eu cette idée de réarranger mes chansons lors de la tournée de mon album Both Side. J’avais très envie de pouvoir être simplement un batteur de jazz. » Avant de se livrer : « Chez moi, j’ai une importante collection de vinyles et notamment de… Tony Bennett, Sinatra, Count Basie, Tony Williams, Miles Davis et Ella Fitzgerald. Jouer sur les plus grandes scènes du monde et suivre leurs traces est pour moi une forme de reconnaiss­ance qui me manquait. » Le chanteur confie aussi qu’il a envie de faire une pause dans l’enregistre­ment de ses albums. Et qu’il rêve de poursuivre une carrière de compositeu­r pour les films de Disney. De son côté Tony Bennett reconnaît prendre « beaucoup de plaisir » dans cette tournée. Avant de parler de Sinatra qui vient de fêter ses 80 ans. Du coup, Phil Collins l’écoute avec une certaine fascinatio­n : « Sinatra, c’est la plus grande vedette américaine depuis Al Jolson. Pour ses 80 ans, il y a eu ce show TV où je l’ai vu trébuché… J’ai voulu l’aider à marcher. Il a repoussé ma main pour me dire qu’il n’était pas aussi vieux qu’on pouvait le penser. » À la fin de la discussion, Phil et Tony ont trinqué. Sous l’objectif évidemment des photograph­es heureux d’immortalis­er ce moment de complicité.

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