Affaire Benalla: les cinq suspects mis en examen
Alexandre Benalla, Vincent Crase et les trois policiers, dont le commissaire Maxence Creusat, ont tous les cinq été mis en examen hier soir. Alexandre Benalla est poursuivi pour violences en réunion n’ayant pas entraîné d’incapacité, immixtion dans l’exercice d’une fonction publique, port public et sans droit d’ insignes réglementés, recel de détournement d’ images issues de la vidéo protection et recel de violation du secret professionnel. Vincent Crase est mis en examen pour violences en réunion n’ayant pas entraîné d’incapacité, immixtion dans l’exercice d’une fonction publique et port prohibé d’arme de catégorie B. Les trois policiers sont quant à eux poursuivis pour détournement d’images issues d’une vidéo protection et violation du secret professionnel. L’un d’eux a également été mis en examen du chef de complicité de port illégal d’insigne.
Tous les cinq sous contrôle judiciaire
Les auditions des cinq suspects avaient commencé, hier à 16 h 30. Le juge d’instruction les a entendus successivement, après que le parquet de Paris a ouvert une information judiciaire dans la matinée. Tous les cinq ont été placés sous contrôle judiciaire, conformément aux réquisitions du parquet. La femme et l’homme frappés lors de la Fête du travail ont demandé à être entendus ultérieurement parles enquêteurs. Alors que les révélations se succèdent dans ce dossier, notamment sur les avantages accordés à l’ex-collaborateur de 26 ans (d’un logement de fonction quai Branly à un badge pour accéder à l’hémicycle du Palais Bourbon ), le chef del’ Et at, confronté à sa plus grave crise politique depuis le début du quinquennat, est jusqu’alors resté silencieux. D’après le Journal du Dimanche, Emmanuel Macron a parlé au téléphone à son chargé de mission, licencié vendredi matin, depuis les révélations du Monde mercredi soir. Alors que le porte-parole de l’Élysée Bruno Roger-Petit avait affirmé jeudi qu’il avait été, après le 1er mai, «démis de ses fonctions en matière d’organisation de la sécurité des déplacements du président», M. Benalla apparaît sur plusieurs clichés récents aux côtés de M. Macron ou du couple présidentiel, notamment le 13 juillet à Giverny (Eure). Les ténors de l’opposition sont montésaufrontpourdemander au président «des comptes», selonlesmotsdeLaurentWauquiez(LR).PourleleaderdesInsoumis Jean-Luc Mélenchon, l’affaireest «du niveau du Watergate». Mais selon le porte-paroledesdéputésLREMGillesLe Gendre, «le président de la République n’a pas à se prononcer, il n’est pas le responsable des enquêtes en cours». Il pourrait lui être reproché que sa parole «interfère», considère aussi Marc Fesneau, chef de file des députésMoDem.Selonnosconfrères du Parisien Emmanuel Macron a reçu, samedi à l’Elysée, la ministre de la Justice, Nicole Belloubet et le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb. Hier soir, l’entourage d’Emmanuel Macron a indiqué que, le présidentconsidèrequelesfaits reprochés à son ex-collaborateur, Alexandre Benalla, sont « inacceptables » et promet qu’il n’y aura « pas d’impunité. » Le président a demandé au secrétaire général de l’Elysée de « mener la réorganisation pour éviter qu’un tel dysfonctionnement se reproduise ».
Collomb auditionné aujourd’hui à h
Le premier à donner quelques explications devrait être le ministre de l’Intérieur, attendu, aujourd’hui à 10 heures devant la commission des Lois de l’Assemblée, qui s’est dotée des prérogatives d’enquête. Les députés d’opposition, qui l’accusent d’avoir menti jeudi dernier devant le Sénat, ne vont pas manquer de le mettre sur le gril. Le ministre sera aussi mardi devant la commission d’enquête sénatoriale, qui pourrait aussi entendre mercredi le directeur de cabinet du président de la République Patrick Strzoda, selon des sources parlementaires.