Nice-Matin (Cannes)

BOULES La pétanque au féminin

- JUSTIN CARAYOL Photos : Franck FERNANDES, J.C. et L.B.

Elles ne jouent pas sur le carré d’honneur. Leur dotation est bien inférieure à celle des hommes. Leurs compétitio­ns ne sont presque jamais télévisées. Et pourtant, lorsque l’on s’arrête quelques instants sur les terrains annexes pour observer les équipes féminines, une chose est flagrante : le spectacle est au rendez-vous. Ici, pas de gradins bondés ni de terrain parfaiteme­nt plat. Des cadres irrégulier­s, un rond tracé à la main et un seul arbitre pour plusieurs parties. Qu’importe, le jeu n’en est que plus difficile, plus authentiqu­e et le niveau ainsi encore un peu plus relevé. Pour preuve, l’équipe de France championne du monde l’année dernière en Chine s’est faite sortir hier en 8e de finale par une équipe d’Italie très en forme (13-0). D’ailleurs, les amateurs de pétanque ne s’y trompent pas. Tout le long des terrains annexes, les spectateur­s se serrent pour assister à ces parties.

La pétanque féminine se développe dans l’ombre

Malgré le très haut niveau proposé par les féminines cette année à l’Europétanq­ue, la différence d’exposition et de dotation avec les hommes demeure importante. Anna Maillard, membre de l’équipe de France depuis 10 ans et employée à la DTN (Direction Technique Nationale), regrette cette disparité. « C’est sûr qu’on n’est pas autant considéré que les hommes, explique la championne du monde 2017. On ne valorise que la finale qui sera demain (aujourd’hui, ndlr) alors que les demi-finalistes devraient être beaucoup plus mis en avant selon moi. Pour ce qui est de la dotation, n’en parlons même pas. La nôtre est environ 5 fois moins importante que celle des hommes.» Le développem­ent de la pétanque féminine en France est pourtant visible : « On est loin des hommes, mais il y a eu quand même beaucoup de progrès, ne serait-ce qu’au niveau du nombre de pratiquant­es. Aujourd’hui, on en est à environ 50 000 licenciées en France. Personnell­ement, cela fait 15 ans que je joue et je vois clairement une élite se dégager au niveau national. Maintenant, on a une quarantain­e de joueuses de très haut niveau en France. On est loin des hommes mais on s’en rapproche. »

Newspapers in French

Newspapers from France