Cantines scolaires : le débat vire au vinaigre
La nouvelle délégation de service public remportée par la Sodexo prévoit des investissements. « Allez-vous augmenter le prix des repas ? » : la question de Falcou a nourri de vifs échanges
Une délibération du conseil municipal, qui met tout le monde d’accord. Enfin une ! Et quoi de plus rassembleur que les repas livrés aux personnes âgées, à leur domicile ou servis au restaurant Lou Miejou et ceux réservés aux chères têtes blondes, brunes et rousses dans les écoles et les centres de loisirs ? « C’est la délibération la plus importante de ce conseil municipal », a décrété Jean-Noël Falcou (Ensemble pour Vallauris Golfe-Juan). « Je vous remercie », a salué le maire Michelle Salucki. D’une durée de sept ans, la nouvelle délégation de service public (DSP) pour le service de la restauration collective du CCAS et de la Ville, finalement attribuée à la Sodexo qui succède à Elior, présente de grandes avancées. Des économies notables, tout d’abord puisque les deux marchés autrefois distincts du CCAS et de la Ville n’en font plus qu’un. Tous les repas seront désormais élaborés par la cuisine centrale. Cette dernière vieillissante va être réhabilitée comme le stipule le nouveau contrat : mise aux normes des locaux, agrandissement de la salle de restaurant attenante à l’école élémentaire Langevin (136 places), etc. La capacité de la cuisine centrale sera portée à 2 500 repas. Au programme également, la réfection de la laverie de la cantine de l’école élémentaire Gachon.
Davantage de produits locaux et bio
Le montant total de ces futurs chantiers s’élève à 881413 euros hors taxes. Un coût assumé par le délégataire. Tout comme la création d’une légumerie, pour valoriser la production locale. Le bio aussi marque des points : 20 % des produits pour la première année jusqu’à 30 % pour la septième et dernière. Le pain sera 100 % bio. Jean-Noël Falcou s’en réjouit : « Les orientations retenues vont exactement dans le sens que nous proposons depuis 2014…» On vous la dit, cette délibération rassemble. Pas gagné. L’élu d’opposition fait part de son inquiétude : « Nous manquons de visibilité sur les conséquences concrètes de ce contrat : allez-vous augmenter le prix des repas aux familles ? ». Fin de la trêve. « Les coûts n’ont pas été augmentés depuis 2014, rappelle Michelle Salucki. Il pourrait y avoir une augmentation légère. Mais il n’est pas question de faire porter aux familles le poids de ces chantiers qui sont importants. D’autant que la Ville va prendre en charge le financement de la construction du réfectoire de la maternelle Langevin… Il faudra augmenter un peu les tarifs, étudier cela, pour arriver à l’équilibre. Cela fait cinq ans qu’ils sont inchangés ». « Pourquoi ne pas appliquer le quotient familial comme cela se fait ailleurs ? » poursuit Jean-Noël Falcou. Pour le maire, cela n’est pas prévu. « Mais vous allez augmenter les tarifs… », insiste l’opposant. « Je n’annonce pas d’augmentation ! Je vous dis qu’une réflexion va être entamée. Jusqu’en décembre, les prix sont inchangés. En 2019, vous serez au courant si une augmentation est prévue ! », fulmine le maire. L’opposant est perplexe mais persiste : « Tout en étant favorable à la délibération, je m’oppose à une augmentation des tarifs sans mise en place du quotient familial…». « Vous vous opposez à quelque chose qui n’existe pas. C’est extraordinaire ! », soupire Michelle Salucki. Précision : Jean-Lou Pece (Pour que vive Vallauris GolfeJuan) a voté contre la délibération octroyant la protection fonctionnelle à Marie-Claude Moitry (NiceMatin d’hier).