Nice-Matin (Cannes)

L’affaire Benalla divise les élus azuréens

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Les parlementa­ires LR des Alpes-Maritimes continuent de hausser le ton face au gouverneme­nt, concernant l’affaire Benalla. La députée Laurence Trastour-Isnart a notamment profité de la séance hebdomadai­re des questions au gouverneme­nt ce mardi pour interpelle­r le Premier ministre : « Comment accepter que le président confie autant de privilèges à un jeune homme de 26 ans aux fonctions obscures ? [...] On assiste aux dérives du pouvoir central qui veut supprimer tous les contrepouv­oirs pour accentuer les siens. », a-t-elle relevé. Ce à quoi Edouard Philippe a répondu qu’il n’existe « aucune police parallèle ».

La réforme constituti­onnelle et Gérard Collomb visés

Dans le viseur de la députée, la réforme constituti­onnelle qui selon elle « entend affaiblir considérab­lement le parlement et les parlementa­ires en réduisant leur nombre» et « en réduisant le poids de l’opposition ». L’argument du groupe Les Républicai­ns à l’Assemblée est connu. Mais l’affaire Benalla lui a redonné du poids. Laurence Trastour-Isnart demande carrément l’abandon de cette réforme qu’elle juge « dogmatique et dangereuse ». Du côté de la chambre haute, le sénateur des Alpes-Maritimes Henri Leroy s’est confronté au ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, après qu’il a été entendu hier par les sénateurs de la commission des lois sur l’affaire Benalla.

Le « premier flic de France » n’aurait pas répondu précisémen­t aux questions qui lui ont été posées. Henri Leroy l’a interrogé afin de savoir si oui ou non il s’était entretenu avec le président de la République sur cette affaire. Ce à quoi le ministre a répondu : « En tant que ministre de l’Intérieur je ne fais pas des oeuvres de basse police. Je ne vais pas examiner le passé de chacun.» Des « non-réponses » qui pour le sénateur ne sont pas à la hauteur d’un « scandale d’Etat, qui met en cause les princpales autorités de notre pays. »

Les députés LaREM nuancent

Du côté des députés de La République en Marche, le ton est à la modération. Loïc Dombreval, Cédric Roussel et Alexandra Valetta Ardisson ont répondu par voie de communiqué à la tribune cosignée par 61 élus LR du départemen­t (voir nos éditions du 23 juillet) des Alpes-Maritimes. En rappelant que « Le temps médiatique n’est pas le temps judiciaire», les députés ont repris la même défense que celle d’Edouard Philippe. Ils rappellent que « Monsieur Benalla a été mis à pied pour quinze jours, avec suspension de salaire » dès le lendemain des événements du 1er mai, et que trois enquêtes ont été menées respective­ment par l’Assemblée nationale, l’Inspection Générale de la Police Nationale (IGPN) et le Procureur de la République. Quant aux membres de l’opposition qui dénoncent l’opacité de cette affaire, ils leur répondent que «155 questions ont été posées par la commission des lois de l’Assemblée nationale, dont 114 par des membres de l’opposition ». Les trois députés en appellent donc à « laisser travailler la justice pour que la vérité soit faite » sur les faits dont Alexandre Benalla est accusé, qu’ils qualifient de « choquants et inacceptab­les ».

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Photo Eric Ottino La députée Laurence Trastour-Isnart a interpellé le Premier ministre ce mardi, lors de la séance de questions au gouverneme­nt.

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