Nice-Matin (Cannes)

Jack Johnson : « Le surf est un moyen de m’évader »

- JIMMY BOURSICOT Lever ou coucher de soleil ? Studio ou live ? Bob Dylan ou les Beatles ?

Si la popularité se mesure au nombre de likes sur les réseaux sociaux, Jack Johnson est assurément un poids lourd avec ses 5,8 millions de fans sur Facebook. Pourtant, le quadra au regard clair fait partie de ces gars dont on a du mal à citer spontanéme­nt les titres phares. Malgré cela, avec sa folk ensoleillé­e taillée pour les soirées autour du feu, le natif de Hawaï a creusé son sillon depuis le début des années 2000. La semaine dernière, il est monté sur la grande scène du Nice Jazz Festival.

Un honneur pour lui, même s’il s’excusait presque de ne pas être à sa place. « Évidemmmen­t, je ne suis pas un jazzman. Mais certains d’entre eux m’ont fortement influencé. Quand je cuisine ou que je veux être au calme, je mets une playlist de ce genre et ça me met dans de bonnes dispositio­ns. » On a envie de dire que lui et son sourire Ultra-brite n’ont pas vraiment besoin de ça. Jack Johnson, c’est un peu l’incarnatio­n du cool, non ? « Mes potes éclatent de rire quand ils lisent certains portraits de moi. Mes chansons sont relax. Mais moi, je ne le suis pas toujours. Il m’arrive d’être très compétitif et hargneux.» Un peu moins exposé, un poil plus dégarni, l’homme à la guitare a sorti son onzième album, All The Light Above It Too, l’an dernier. Pas de grands chamboulem­ents au menu, comme l’explique le sympathiqu­e Jack : «Ily a des groupes comme Radiohead dont tu sens l’évolution d’album en album. Mais certains comme Greg Brown ou Cat Stevens restent dans leur créneau, plutôt folk. Je me sens plus proche de ça. Tu te concentres plus sur les histoires racontées par leurs chansons.» Dans ses textes, on ressent forcément l’écume des jours passés sur sa planche. « Le surf, c’est un moyen de m’évader. C’est quelque chose qui m’appartient. La musique, c’est plutôt l’inverse. » Le Yin et le Yang pour le paisible Johnson, fervent militant écologiste. Que l’on parvient tout de suite à irriter en prononçant le nom de Donald Trump. « Toutes les décisions qu’il a pu prendre en matière d’environnem­ent sont négatives. Les choix qu’il fait sont dévastateu­rs pour l’environnem­ent. Si seulement c’était le seul aspect dont on pouvait se plaindre...» Poké bowl ou barbecue ? Barbecue. Souvent, tu le prépares toi-même. Alors que le poké bowl est servi dans un bol en plastique. Lever. Je me réveille tôt, j’aime aller surfer tranquille, avant l’arrivée de la foule. Le coucher de soleil, c’est magnifique. Mais là aussi, tu peux te retrouver avec du monde. Le choix est difficile. Le live est amusant. Mais en studio, tu peux travailler au calme, seul. Quel piège... Les Beatles. Non, non, retire ça, ok ? Je vais dire Bob Dylan finalement. Je jouerai au festival Fuji Rock avec lui [ce samedi à Naeba, au Japon, ndlr.]. On ne sait jamais ! (rires).

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(Photo Jimmy Boursicot)

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