Nice-Matin (Cannes)

« Le Président n’a pas de contrepouv­oir »

- PROPOS RECUEILLIS PAR STEFANO LORUSSO SALVATORE

Laurent Hénart, 48 ans, a été secrétaire d’État à l’Insertion profession­nelle des jeunes en 2004 (gouverneme­nt Raffarin III) et député pendant dix ans. Il était, hier, à Nice pour travailler à la réunion entre Parti radical et Parti radical de gauche sur le territoire.

Quels enjeux soulève l’affaire Benalla ?

Macron n’est pas le premier à avoir des personnage­s peu recommanda­bles dans son entourage. Il faut en tirer une leçon: le Président n’a pas de contrepouv­oir. On devrait profiter de la réforme constituti­onnelle pour renforcer le pouvoir des collectivi­tés locales face à l’exécutif.

Quels axes de la politique de l’exécutif critiquez-vous ?

Trois principale­ment: son excessive centralisa­tion et son manque de prise en compte des besoins des territoire­s. Son intérêt insuffisan­t pour la justice sociale dans ce pays et sa souplesse sur le thème de la laïcité. La centralisa­tion, l’abandon de la cohésion territoria­le et le communauta­risme ne font pas de bien à la France.

Un dossier en particulie­r a déchiré la majorité: l’immigratio­n. Comment vous positionne­z-vous ? Des règles uniformes au niveau européen sont le seul moyen de s’en sortir sans laisser trop de terrain aux populismes de droite. J’observe un décalage entre l’européisme de Macron et ses actes sur le dossier migratoire. Avec ce gouverneme­nt, la frontière entre asile et immigratio­n est devenue floue. Après, je suis d’accord sur la réduction des temps de traitement des demandes d’asile et sur l’augmentati­on des expulsions des déboutés.

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