« Le Président n’a pas de contrepouvoir »
Laurent Hénart, 48 ans, a été secrétaire d’État à l’Insertion professionnelle des jeunes en 2004 (gouvernement Raffarin III) et député pendant dix ans. Il était, hier, à Nice pour travailler à la réunion entre Parti radical et Parti radical de gauche sur le territoire.
Quels enjeux soulève l’affaire Benalla ?
Macron n’est pas le premier à avoir des personnages peu recommandables dans son entourage. Il faut en tirer une leçon: le Président n’a pas de contrepouvoir. On devrait profiter de la réforme constitutionnelle pour renforcer le pouvoir des collectivités locales face à l’exécutif.
Quels axes de la politique de l’exécutif critiquez-vous ?
Trois principalement: son excessive centralisation et son manque de prise en compte des besoins des territoires. Son intérêt insuffisant pour la justice sociale dans ce pays et sa souplesse sur le thème de la laïcité. La centralisation, l’abandon de la cohésion territoriale et le communautarisme ne font pas de bien à la France.
Un dossier en particulier a déchiré la majorité: l’immigration. Comment vous positionnez-vous ? Des règles uniformes au niveau européen sont le seul moyen de s’en sortir sans laisser trop de terrain aux populismes de droite. J’observe un décalage entre l’européisme de Macron et ses actes sur le dossier migratoire. Avec ce gouvernement, la frontière entre asile et immigration est devenue floue. Après, je suis d’accord sur la réduction des temps de traitement des demandes d’asile et sur l’augmentation des expulsions des déboutés.