Nice-Matin (Cannes)

Le Soviet : quand la vodka remplace le whisky (à gogo)

Le Soviet a ouvert sur le site de l’ex Whisky à Gogo à Juan. Décoré sur le thème sulfureux de l’ex URSS, il attire les regards et invite les badauds à venir déguster sa gamme de cocktails

- JÉRÉMY TOMATIS jtomatis@nicematin.fr

Voyage dans le temps et l’espace. Mieux que cela : « bienvenue au paradis ». L’accueil est bipolaire. La contradict­ion est assumée entre un laïus céleste et le décorum imposé par un environnem­ent soviétique marqué. C’est le choix qui a été fait pour habiller le Soviet, un bar à vodka qui s’est installé à Juan-les-Pins et a ouvert la semaine dernière. En lieu et place du Whisky à gogo, lieu mythique qui a bercé les nuits de nombreux touristes et Antibois entre les années 60 et 2000. Mais cette époque, comme celle de l’ex bloc de l’est, est révolue. Rudy Maman, le propriétai­re qui investit beaucoup sur la station balnéaire – il est, entre autres, le gérant de la Réserve ,du Village, des Colonies britanniqu­es ,du Zapata et de l’Hemingway – a une nouvelle fois donnée vie à l’une des idées qui a germé dans sa tête.

« Aujourd’hui, ce qui marche, c’est la vodka»

«J’ai fermé le Whisky à gogo en 2014 (il avait alors changé de nom et s’appelait le New York club) car il fallait passer à autre chose. Déjà, le whisky est un alcool qui ne se boit plus dans les établissem­ents de nuit. Aujourd’hui, ce qui marche, c’est la vodka. Et comme je l’ai fait pour l’Hemingway et le Zapata, avec le rhum et la tequila, j’ai voulu créer un lieu emblématiq­ue dont la déco tourne autour de la vodka. Quoi de mieux que l’époque de l’ex URSS ? C’est à la fois ludique et culturel. Et puis ça donne à l’endroit une histoire et une âme. » Après 4 ans de fermeture et 22 mois de travaux, le Soviet est donc sorti de terre. Et à l’intérieur, tout est fait pour rappeler l’ambiance… Soviétique : faucille et marteau, immense tête de Lénine surplomban­t le plus long bar de Juan-lesPins derrière lequel s’offrent aux clients q14 variétés de vodkas différente­s, jeu de massacre ou chamboule tout avec les effigies de Staline, Marx, Trotski et Lénine. Même le célèbre fusil d’assaut de Mikhaïl Kalachniko­v trône au-dessus du bar, reposant sur le buste de Lénine, encore lui. «C’est important de faire quelque chose de différent pour se démarquer de la concurrenc­e. J’ai voulu créer une atmosphère unique qui fait que le client s’attache au bar et non au patron. Comme pour le Zapata pour lequel je suis allé au Mexique pour m’inspirer de la culture, je suis parti à Moscou et SaintPéter­sbourg pour le Soviet. J’ai pris le temps car je voulais faire quelque chose de bien. »

Cocktailis­te formé dans les palaces et chef serbe

Rudy Maman n’en est pas à son coup d’essai. Le Soviet, pourrait d’ailleurs être sa « dernière affaire ». Un temps, il a pensé ouvrir un Icebar. « Mais j’ai vite abandonné cette idée d’ouvrir quelque chose qui aurait plus été une attraction qu’un bar. » Alors il a conceptual­isé un lieu un peu plus raffiné. Un bar à vodka où l’on peut venir prendre un apéritif et grignoter un petit plat inspiré de la cuisine russe. Le chef est serbe et connaît donc la gastronomi­e de l’ex bloc de l’est. Christophe Jarniat, cocktailis­te formé dans de grands palaces est derrière le bar pour distiller des mélanges avec ou sans alcool (comptez 14 euros en moyenne). Il est possible, évidemment, de s’organiser une petite dégustatio­n de vodkas. Véritable attrappe-curieux, le Soviet attire les touristes qui viennent parfois simplement pour photograph­ier le lieu. La déco, dessinée en grande partie par l’artiste nîmois Bernard Burlot – avec qui Rudy Maman travaille depuis des années – ne laisse pas de marbre. Mais une fois à l’intérieur, c’est promis, Moscou vous fera les yeux doux.

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(Photos Sébastien Botella)

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