Obsèques de Cédric Vacherié : adieu l’artiste !
Cérémonie émouvante hier matin en l’église Sainte-Philomène pour saluer la mémoire de Cédric Vacherié, tué par balles au Brésil. La famille et les amis ont honoré « l’artiste »
Bien sûr, un air de bossa-nova, avant tout chant religieux. Comment en aurait-il été autrement ? C’est au Brésil que Cédric Vacherié avait cru trouver son paradis. C’est là-bas, dans la commune de Paraty, parmi cascades et forêt vierge, que ce Cannettan de 33 ans a tragiquement perdu la vie (voir notre édition du samedi 28 juillet). Abattu au pied de sa maison en chantier. Sacrifié, au coeur de son projet résidentiel et artistique, où il devait accueillir famille et amis. Un rêve, devenu cauchemar… Hier tous étaient là comme il l’aurait souhaité, réunis. Venus d’Amérique latine, ou bien surgis de son enfance énervée au Cannet. Fred, le grand frère restaurateur (L’aiguille à Théoule, le Cabanon à la Cannes), toujours solide pour soutenir Martine, leur mère éplorée. Fred, toujours chaleureux avec autrui, même dans la douleur intime. Il y a aussi les cousines des Tropiques, pieds nus, à l’image du défunt : « Cédric était devenu un enfant du pays, toujours pieds nus comme un Indien, pour se connecter à la nature ». Les officiels, tels le maire du Cannet Yves Pigrenet, l’adjointe de Cannes Joëlle Arini, ou le maire de Mougins Richard Galy qui est aussi le médecin de famille. À l’autel, comme au chevet des Vacherié. Et puis les copains. Les mots de Jérémy pour décrire «un artiste, un poète, un personnage… de ces gens que l’on rencontre une seule fois dans sa vie, et qu’on n’oublie jamais. » Jean-Valéry Desens, évoquant un être « pas toujours facile, qui préférait suivre les chemins tortueux et plus difficiles, mais qui était capable de faire une oeuvre avec un simple fil de fer. » Un homme exceptionnel, avec ses parts d’ombre et de lumière. Dans l’église surchauffée, ce n’est toutefois pas le noir, mais le blanc, les fleurs, qui prédominent. L’homélie sensible du père Michel. À côté de lui, le visage de Cédric aux peintures bleues amazoniennes. Le même dans le plus simple appareil, au sommet d’une falaise. Ou bien dans l’un de ses costumes extravagants, qui habillait sa nudité comme un gant. Des cierges qui s’illuminent, un plant de romarin que l’on arrose pour ultime bénédiction. Dernier adieu, loin, très loin, de ce Rouge Brésil.