Marenda-Lacan : ça grogne du côté des commerçants
Pénalisés par les travaux dans la vieille ville, une trentaine de professionnels sont autorisés à faire de la publicité gratuitement. Ce qui ne compense pas les pertes financières selon eux
C’est un problème récurrent pour tous les commerçants. A chaque fois qu’un chantier s’installe à proximité de leur enseigne, on entend les dents grincer: ils perdent des clients. Dans le vieil Antibes, il n’y a pas que les travaux de Marenda-Lacan qui posent problème. La suppression de plusieurs places de stationnement et la piétonnisation rebutent certains. Pour compenser ce manque à gagner prévisible des commerçants, la Ville les autorise depuis deux semaines à faire gratuitement de la publicité place des Martyrs-de-la-résistance. Une trentaine de pancartes ornent la place. Elles sont toutes identiques : nom du commerce et des responsables, adresse et photo. Pas suffisant pour certains commerçants à l’instar de Caroline, responsable de la boutique saisonnière Blanc du Nil, particulièrement remontée : «Faut arrêter de nous prendre pour des imbéciles, les affiches sont juste en face des magasins, ça ne sert à rien ! Les clients ont seulement à tourner la tête pour nous voir !»
« J’ai % de pertes de mon chiffre d’affaires »
Et cette dernière de regretter de ne pas voir une main (plus généreuse) se tendre. «Certains ont demandé à la mairie des subventions, mais ils ne veulent rien entendre. » Pour cette boutique, les pertes financières sont estimées entre 30 et 40% du chiffre d’affaires. La responsable pointe du doigt le prix « exorbitant » des parkings – malgré la demi-heure gratuite en sousterrain – et la suppression du petit train. « Il s’arrêtait juste devant mon magasin, ça attirait du monde, les gens regardaient la vitrine, maintenant il n’y a plus de passage.» Même son de cloche du côté de Valérie Pizy, responsable de la boutique Aux Petits pas. « J’ai au moins 30% de pertes, j’ai compensé en commandant moins de marchandises. » Elle enfonce le clou : «A la base, les publicités devaient être de grands panneaux placés sur les barrières qui encerclent le chantier, ça aurait été porteur et les gens les auraient regardés. » La municipalité a changé d’avis, sans donner d’explications. « Quand on appelle la mairie, on se fait rembarrer », peste la commerçante. Pour Katia qui tient les rênes de Rima’ Sandwich, l’absence de marché depuis un an et demi a été le premier coup dur pour les boutiques du vieil Antibes. «La seconde claque a été la mise en place des barricades qui bloquent les voitures et la perte de places, les clients ne veulent plus venir. »