ILS TRAVAILLENT DANS LA FOURNAISE
La Côte d’Azur, classée en vigilance orange, n’est plus épargnée par des températures caniculaires. En plein air ou en sous-sol, les travailleurs ne sont pas à la fête.
● Omar, vendeur à la criée : « On tient grâce au bon dieu » Palombo a cinquante-huit ans. Il vient d’Asti, en Italie. Depuis un mois, avec ses trois coéquipiers, il creuse des tranchées dans les rues de Nice, afin d’y ensevelir le réseau électrique. Chaleur torride, moral d’acier. Dans l’étroite cabine des pelles mécaniques, c’est la fournaise. «On boit toute la journée. Deux, trois litres d’eau. Et encore, ce n’est pas énorme. Mais nous sommes habitués. » Parce qu’il a travaillé sans être déclaré dans ses jeunes années, Palombo n’est pas près de décrocher. En attendant, de 8 hàmidietde13 hà17 h,la petite entreprise décaisse, enfouit, rebouche. Pic de chaleur en fin de journée, quand il faut épandre le goudron en fusion. Un enfer pour quiconque ne serait pas coutumier de ce genre de chantier.
● Omar, vendeur à la criée : « On tient grâce au bon dieu » Il n’est pas le seul travailleur à souffrir de la chaleur. Sous le cagnard, Omar charrie d’un bout à l’autre de la baie des Anges sa glacière remplie de petites bouteilles d’eau (1,50 €) ou de tranches de pastèque (2 €) qu’il vend à la criée, sinon à la sauvette. S’il passe ses après-midi à transpirer, en contrebas de la promenade des Anglais, c’est parce que « le BTP, ce n’est pas intéressant » et qu’il faut bien faire bouillir la marmite. Pas trop dur ? «On tient grâce au bon dieu!», explique Omar, qui dit faire oeuvre utile : «L’autre jour, une dame a fait un malaise à cause du soleil, je lui ai donné de l’eau. Gratis. »
● Les agents de propreté : « Le plus dur, c’est le pantalon en grosse toile » Les employés de la Métropole sont, eux aussi, mis à rude épreuve lorsqu’ils sont affectés au nettoyage de l’espace public. «Je me lève à 4h30 pour prendre mon poste à 6 h» , raconte l’un d’entre eux. Les secteurs dont il s’occupe sont vastes. Par exemple, de l’avenue Jean-Médecin au boulevard Carabacel, avec toutes les traverses afférentes. « Les chaussures de sécurité se sont améliorées. Le plus difficile, c’est le pantalon en grosse toile: on n’a pas le droit de travailler en short. »
Les vélos-taxis : « Cinq litres d’eau dans la journée » Lorsqu’on pense au travail en plein air, ils ne viennent pas forcément à l’esprit. Et pourtant : omniprésents sur la Prom’ ou aux abords de la place Masséna, entre autres, les vélos-taxis font bien partie des professions en première ligne quand la canicule s’installe. Car si l’assistance électrique constitue un auxiliaire bienvenu et même indispensable, les efforts à fournir restent importants. Oscar, quand il ne pédale pas, s’hydrate comme un fou. C’est un record: « Cinq litres d’eau dans la journée ! »