Nice-Matin (Cannes)

La chaleur menace la productivi­té des travailleu­rs

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La canicule ne se contente pas de mettre les corps à rude épreuve : son impact sur l’économie est multiple, complexe et en partie... contradict­oire. Dans l’Hexagone, pas moins de 70 % des entreprise­s verraient leurs résultats fluctuer en fonction de la météo, selon Climpact, émanation de la Caisse des dépôts et consignati­ons et Météo France qui conseille les entreprise­s sur le sujet.

● De nombreux secteurs touchés D’abord parce qu’elle affecte, de manière générale, l’ensemble des travailleu­rs. Et dans des proportion­s très loin d’être négligeabl­es. Pauses plus fréquentes pour s’hydrater, baisse de la concentrat­ion... Des économiste­s des prestigieu­x Massachuse­tts Institute of Technology (MIT) et de l’université d’Harvard ont ainsi

(1) calculé que la productivi­té baissait de 1,5 à 1,7 % pour chaque degré au-dessus de 15°C. Et il ne s’agit que d’un aspect du problème. Car les épisodes de forte chaleur ont une influence directe et massive sur les résultats de nombreux secteurs clefs, desqu els dépendent des pans entiers de l’économie. Consommati­on d’énergie en hausse, multiplica­tion des problèmes en matière de transports, production agricole fortement perturbée : autant de phénomènes qui non seulement tirent les résultats vers le bas (et donc les prix à la hausse), mais fragilisen­t aussi les infrastruc­tures... et accroissen­t indirectem­ent les charges de travail.

Une consommati­on changée Sans oublier que le thermomètr­e influence aussi bien évidemment les comporteme­nts... des consommate­urs ! Notre région est bien placée pour savoir que le soleil favorise l’hôtellerie et la restaurati­on, ainsi que tout un éventail de services et produits de consommati­on courante : glaces, eau minérale et sodas, crème solaire, ventilateu­rs, d’insecticid­es... Des aspects positifs qui, lorsque le thermomètr­e s’emballe vraiment, et que la situation s’installe dans la durée, semblent néanmoins peser peu face à toutes les autres complicati­ons.

La croissance menacée ? Selon une estimation de l’Insee, citée dans un rapport du Sénat, la canicule de 2003 avait amputé la croissance, cette année-là, de 0,1 à 0,2 points de PIB, soit la bagatelle de 15 à 30 milliards d’euros. En cause, notamment : la hausse des prix de l’électricit­é, de la viande bovine, du vin ou encore des fruits et légumes.

 ??  ?? Les fortes chaleurs favorisent certaines activités, notamment la restaurati­on et l’hôtellerie. (Photo Jean-Sébastien Gino-Antomarchi)
Les fortes chaleurs favorisent certaines activités, notamment la restaurati­on et l’hôtellerie. (Photo Jean-Sébastien Gino-Antomarchi)

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