Le colonel Boualem, patron de la gendarmerie des A-M
A la tête de 1450 gendarmes, réservistes et personnels civils inclus, le colonel Nasser Boualam entend servir avec humilité et détermination, en mettant l’accent sur la proximité. Le point sur ses priorités…
Ce samedi, le colonel Nasser Boualam sera sur le terrain. Pour diriger une vaste opération de lutte contre l’insécurité routière qui mobilisera plus d’une centaine de gendarmes de l’escadron départemental et des cinq compagnies de Grasse, Cannes, Nice, Menton et Puget-Théniers. Avec l’appui de l’hélicoptère de Hyères. L’attention se portera notamment sur les deux-roues, fortement impliqués dans les accidents qui endeuillent à intervalles réguliers les AlpesMaritimes. Gare aux pilotes trop sûrs d’eux qui seraient tentés de franchir ligne blanche ou zébra, de déboîter par la droite ou de remonter à vive allure une file de voitures. « Ne pas mettre de gendarmes sur un chassé-croisé estival, ce serait une erreur professionnelle », résume l’officier. Les intéressés sont prévenus : « Je serai présent et veillerai à ce que l’on fasse preuve de discernement, mais aussi de fermeté. Nous avons aujourd’hui trop de morts sur les routes, il faut absolument infléchir la courbe. »
Fils de Harki
Cette prérogative du colonel Boualam, qui vient de prendre le commandement du groupement de gendarmerie départementale des A-M, n‘est qu’un volet d’une action bien plus large. À 43 ans, ce « Camarguais, fils de Harki » se présente avant tout comme «un serviteur de la République». Natif d’Arles, il a étudié au lycée militaire d’Aix-en-Provence en classe prépa littéraire après un bac scientifique. Il a ensuite gravi les échelons dans l’Armée de terre, puis s’est engagé dans la gendarmerie en intégrant la section de recherches de Marseille, avant de diriger la compagnie départementale de Perpignan. Ses fonctions plus récentes l’amenaient à conseiller le général Lizurey, actuel directeur de la gendarmerie nationale.
Fermeté, humanité
Le voici donc en charge d’une zone qui représente 94 % du territoire et 33 % de la population des A-M. « Une fierté, mais surtout une responsabilité », résume le colonel Boualam qui entend se montrer « à la hauteur des enjeux ». Il s’agit en particulier d’assurer la sécurité contre le terrorisme. «Nice a payé le prix fort», souligne l’officier qui lui-même était en poste à Paris lors des attentats contre Charlie Hebdo et le Bataclan. Proche du colonel Beltrame, dont le sacrifice à Trèbes a bouleversé les Français, il le martèle: « Face à la menace terroriste, chacun doit être vigilant et rigoureux ; on peut rapidement basculer d’un signal faible à une attaque. Par conséquent, on ne peut pas se permettre de laisser passer quoi que ce soit. Mais les services français sont efficaces. » A cette veille permanente et ciblée s’ajoutent de nombreuses autres missions relevant de la protection plus quotidienne des personnes et des biens. C’est, notamment, la lutte contre les cambriolages, avec des résultats particulièrement probants sur le secteur de Cannes, où la gendarmerie collabore étroitement avec la police. La question de l’immigration clandestine est centrale, même si le pilotage est assuré par la police aux frontières, sous l’égide du préfet. « La gendarmerie, notamment à travers les compagnies de Menton et de Nice, avec le renfort de l’escadron départemental pour l’A8, apporte sa contribution. Dans le respect du droit et de la dignité. En conciliant toujours fermeté et humanité. »