En colère, le maire écrit au Premier ministre
L’inquiétude de Marc Vuillemot, maire de La Seyne-sur-Mer, se mue en colère, comme tous les Seynois, et pas seulement ceux qui vivent au quotidien dans la terreur des règlements de compte. En vacances dans un camping de la Chartreuse, ce dernier a publié hier matin un message sur son blog pour exprimer son exaspération: «Mon aigreur va bien sûr à l’endroit des initiateurs des trafics et des auteurs de coups de feu d’avertissements, de représailles ou de règlements de comptes, écrit-il. Mais mon exaspération vise aussi la puissance publique de l’État que j’alerte, en vain, depuis des mois». Ce n’est « ni envers le préfet du Var, le directeur départemental de la sécurité publique ou les fonctionnaires des divers services de police et de justice, tous dévoués et efficaces mais usés par le manque de moyens, que s’accroît mon mécontentement, précise Marc Vuillemot. Mais vis-à-vis de l’échelon gouvernemental qui s’obstine à faire la sourde oreille aux alertes que je lui adresse ».
Même pas d’accusé de réception
Son dernier courrier, en date du 29 juin, adressé au Premier ministre, n’a même pas reçu d’accusé de réception. « Combien faudra-t-il de victimes pour qu’on daigne se pencher sur cette situation gravissime ? », interroge-t-il. Voilà pourquoi le premier magistrat a écrit une nouvelle lettre au Premier ministre. Il y rappelle que les trois plus importantes communes de la métropole toulonnaise, Toulon, La Seyne et Hyères, déplorent dans leurs quartiers les mêmes faits de banditisme, sur fond de trafics de drogue. « Voilà des mois que je réclame à cor et à cri des moyens de police et de justice, ainsi que des moyens nécessaires à la prévention de la délinquance. [...] Pour les habitants, notamment ceux des quartiers populaires urbains, où ces actes de banditisme ne cessent de se renouveler, à la terreur s’ajoute désormais l’exaspération. Leur confiance en la puissance publique et en la nation républicaine, dont le premier devoir régalien est de garantir la sécurité de ses enfants, s’étiole dangereusement ». Marc Vuillemot renouvelle sa demande pressante d’une réponse aux divers sujets abordés dans sa missive du 29 juin. Et réclame dans l’urgence « une présence policière constante et visible de nature à rassurer la population ».