Brésil: Lula en lice pour un troisième mandat... depuis sa prison
Le Parti des Travailleurs du Brésil (PT) a décidé de faire front derrière l’exprésident Lula malgré son incarcération, en officialisant hier sa candidature à l’élection d’octobre, la plus incertaine de l’histoire récente du pays. L’officialisation de la candidature de Luiz Inacio Lula da Silva, qui reste le favori des sondages (1), est une façon «d’affronter un système pourri» , a affirmé Gleisi Hoffmann, présidente du PT, lors de la convention du parti à Sao Paulo. Lula, 72 ans, qui brigue un troisième mandat huit ans après avoir quitté le pouvoir avec une popularité record, n’était pas présent physiquement, mais a envoyé un message depuis la prison de Curitiba, à 400 kilomètres de là, où il purge une peine de 12 ans et un mois de prison pour corruption.
« La démocratie est menacée »
« Aujourd’hui, la démocratie est menacée. Nous sommes en présence d’une élection aux dés pipés, qui exclue celui qui est en tête dans les sondages. Ils veulent inventer une démocratie sans le peuple », a affirmé l’icône de la gauche, dans ce message lu par un acteur, devant près de 2 000 militants survoltés. Toutefois, et bien que le parti se défende de préparer un plan B, personne en coulisses n’ignore que la candidature de Lula sera vraisemblablement invalidée par la justice électorale. Une loi brésilienne intitulée « Ficha limpa » (casier vierge, en portugais) stipule en effet que toute personne condamnée en appel, ce qui est le cas de Lula, devient de fait inéligible.
Deux autres candidats eux aussi investis
Cette journée était un « super samedi » électoral, trois candidats de poids étant officiellement nommés par leur parti, un jour avant la date limite des conventions, sortes de grands meetings qui permettent aux formations d’adouber leurs champions devant les militants. L’écologiste Marina Silva, arrivée en troisième position lors des deux derniers scrutins, a été intronisée par le parti Rede (centre-gauche) à Brasilia, dans une salle peuplée de militants vêtus de tee-shirts verts. Toujours dans la capitale, l’ex-gouverneur de Sao Paulo Geraldo Alckmin, principal représentant de l’establishment, a été déclaré officiellement candidat du Parti Social Démocrate Brésilien (PSDB, centre-droit).