Un détenu transperce le mur de sa cellule
Un détenu du quartier disciplinaire est parvenu vendredi à desceller des parpaings pour pénétrer dans la cellule voisine. Un incident inquiétant qui rappelle ce qui s’était passé en mai avec des mineurs
Il demandait à toutes fins à être transféré à la prison de Nice. Devant le refus de l’administration pénitentiaire, ce détenu de la maison d’arrêt de Grasse multipliait les incidents au point de se retrouver dans le quartier disciplinaire. « Il n’est pas dangereux mais a un vrai problème de comportement », témoigne un surveillant. Vendredi, il est parvenu à desceller des parpaings avant de pénétrer dans la cellule voisine. Même scénario dans la cour de promenade où il a arraché un morceau de béton pour endommager une vitre blindée. Le « passe-muraille » a été depuis transféré dans une unité de soins psychiatriques. Les syndicats de surveillants, eux, s’inquiètent de « défauts de structure », qualifiant leur établissement de « prison en carton », par la voix, entre autres, de François Chavanette, élu UFAP-UNSA.
Un précédent en mai
Dans la nuit du 10 au 11 mai, dans le quartier réservé aux mineurs, des adolescents avaient déjà percé, avec une facilité déconcertante, les murs de sept cellules avant de s’introduire dans la huitième et régler son compte à un codétenu. La spectaculaire expédition punitive avait provoqué une enquête administrative et une enquête du parquet. « Fin juin, Madame Belloubet, la Garde des sceaux en visite à Grasse, affirmait que des travaux de renforcement avaient été effectués. Un rapport expliquait qu’il s’agissait d’un défaut ponctuel. Je finis par me demander si toutes les prisons du plan 13 000 ne sont pas concernées par ces malfaçons », s’interroge Hervé Segaud, délégué régional FO. Le programme de construction de 25 prisons remonte à 1987, sous l’ère Albin Chalandon. Les murs de la maison d’arrêt de Grasse ouverte le 8 septembre 1992 ont été inspectés. « L’enquête interne a permis de déterminer que ces points de fragilité concernent uniquement les murs intercellules du quartier des mineurs et en aucun cas les murs donnant sur la coursive ou sur l’extérieur », soulignait le rapport que Nice-Matin s’était procuré en avantpremière. Un rapport qui omettait d’évoquer le quartier des adultes. Alors que là encore, le mortier semble davantage composé de sable que de ciment.