Nice-Matin (Cannes)

«Financière­ment, je m’y retrouve »

-

Ce n’est pas de tout repos. Si bien que la panne de son scooter en serait presqu’une aubaine, si le coût des réparation­s n’atteignait pas plusieurs centaines d’euros. Mais peu importe. Une fois l’engin redressé sur sa béquille, Quentin, un Cannois de 22 ans, reprend illico ses livraisons pour Uber Eats dans les rues de la cité des Remparts. «J’ai commencé quand Uber Eats s’est installé à Cannes, en mars dernier, précise le jeune coursier. Depuis un peu plus de deux semaines, je livre surtout à Antibes. »

« La dernière semaine de la Coupe du monde, ça a bombardé »

Avant d’enfourcher son deux-roues, Quentin était dans les jardins. Trop éreintant, il se réoriente dans la livraison il y a un an et demi. Il est coursier pour un snack cannois. Et depuis mars, il commence à travailler le mercredi, son unique repos hebdomadai­re. «Pour plusieurs raisons, j’ai arrêté le snack. Le côté négatif, c’est que je n’ai plus de CDI. Je suis devenu auto-entreprene­ur. Par exemple, quand mon scooter est en panne, je ne suis pas payé. Mais c’est beaucoup plus flexible. Je travaille un peu quand je veux. Donc financière­ment, je m’y retrouve. » Pour gagner sa croûte correcteme­nt, Quentin ne rechigne pas. Il travaille régulièrem­ent douze heures par jour, de 11 à 23 heures. Sept jours sur sept quand il le peut. Uber Eats le rémunère lorsqu’il récupère les repas auprès des restaurate­urs. Lorsqu’il les livre aux clients. Sur chaque kilomètre de la livraison. Et le paie également à un taux horaire, sur certains crénaux comme les après-midi en semaine, s’il respecte un certains nombre de courses. Et il peut même bénéficier de bonus comme par exemple le soir de la finale de la Coupe du monde. «Pour résumer, j’essaie de faire 100 euros par journée de travail. La dernière semaine de la Coupe du monde, ça a bombardé. Sinon, c’est un peu le yoyo. » Les semaines passent et ne se ressemblen­t pas. Même si, petit à petit, le rythme des courses tend à s’homogénéis­er. « Mentalemen­t, c’est sûr que c’est fatiguant si j’enchaîne une semaine de sept jours non stop. Mais il y a pire. C’est franchemen­t moins épuisant que de faire les jardins comme je le faisais avant. » La Coupe du monde terminée, Quentin trouve parfois le temps long. « On commence à être

trop de livreurs à Antibes. C’est dommage parce que certaines journées, je suis presque perdant. »

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France