Nice-Matin (Cannes)

Ste-Marguerite: 70 tonnes de déchets chaque été

Comme sur toute île, la gestion des déchets est particuliè­re sur l’archipel. Quinze agents se chargent de Sainte-Marguerite et du port de sa petite soeur : Saint-Honorat

- CHRYSTÈLE BURLOT cburlot@nicematin.fr

Cent quatre-vingts tonnes de déchets. C’est fou ce que peut produire une petite île d’à peine plus de 2 km2 et 20 habitants. Sauf que Sainte-Marguerite accueille aussi plus de 5 000 visiteurs par jour. Et qu’une fréquentat­ion comme celle-là… Ça se gère… Chaque matin, l’équipe de nettoiemen­t (quinze personnes en tout) arrive par la navette municipale de 6 heures sur SainteMarg­uerite. Ces messieurs, qui travaillen­t jusqu’à 13 heures chaque jour, passent par le quai de transfert où se trouve leur vestiaire, endossent la tenue orange et s’arment de gants, pinces et sacs poubelles. Puis ils partent par petits groupes à l’assaut des sept kilomètres de côtes, douze kilomètres d’allées intérieure­s et du petit port de Saint-Honorat. Leur mission : « Ramasser les déchets, déposés dans la nature, vider les corbeilles (450 sur l’île) et les déposer sur les allées pour que l’équipe en camion les ramasse », explique Thierry Gaudineau, directeur de la propreté urbaine de la ville. Au volant du camion justement, le responsabl­e des « gars » de l’île : Gilles Rodriguez. Il connaît les lieux comme sa poche. « Le plus beau, ce sont les oiseaux le matin. Ils chantent joyeusemen­t jusqu’à 7 h 15, après ils se cachent… » Sans doute effrayés par l’arrivée des premiers visiteurs, par le bateau de 7 h 30.

Les déjections humaines : une plaie

À ce moment-là, l’équipe de propreté, elle, a déjà bien avancé le travail : les deux pinèdes les plus fréquentée­s dans le secteur des plages du Dragon sont déjà nettoyées. « En général, on les retrouve pleines de déchets… Les visiteurs ne prennent pas toujours la peine de jeter leurs détritus dans les poubelles. Parfois, ils les laissent sur place ou les posent à côté des poubelles pourtant vides. Allez comprendre… » Difficile aussi de gérer les déjections humaines, vraiment envahissan­tes : « Il n’y a pas beaucoup de toilettes sur les îles. En général, lorsque les gens ont besoin de faire leurs besoins ils se retirent vers l’intérieur des terres… Le problème, ce ne sont pas tant les déjections, mais les papiers qu’ils laissent sur place. D’où la pince… » Un peu plus loin, Patrick et son jeune binôme montrent leur collecte : des bouteilles en plastique essentiell­ement, des emballages de biscuits et de glaces également. « Depuis 6 heures ce matin (N.D.L.R. : il est 7 h 45) nous avons déjà rempli 14 sacs… » La preuve que le volume de déchets est imposant : 180 tonnes par an, 70 chaque été… « Une fois ramassés les déchets sont déposés sur notre quai de transfert en attendant l’arrivée des bennes depuis le continent. En ce moment, on en a trois par semaine, c’est juste… » ajoute Gilles Rodriguez. Sur ce quai, les encombrant­s sont également stockés par l’équipe. « Nous sommes sur une île, il faut tout gérer. Même les réparation­s de matériels que nous assurons depuis notre atelier… » Sachant que l’île va s’atteler à un nouveau projet : la mise en place du tri sélectif suggérée suite à la tenue du comité insulaire créé dans le cadre de la candidatur­e à l’Unesco. Incroyable de penser que cela n’avait pas encore été fait…

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 ??  ?? En haut, Patrick montre sa collecte. En dessous, Tom, étudiant mineur aux Fauvettes : « C’est un chouette travail, avec des horaires super et un cadre magnifique… » (Photos C. B et N. M.)
En haut, Patrick montre sa collecte. En dessous, Tom, étudiant mineur aux Fauvettes : « C’est un chouette travail, avec des horaires super et un cadre magnifique… » (Photos C. B et N. M.)

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