Nice-Matin (Cannes)

Le Château des Artistes retrouve sa sérénité

La Ville a fait place nette au sein de la résidence, squattée et délabrée ces dernières années. Un poste de police municipale a été installé au coeur de l’ensemble immobilier

- N.N.

Un conseil court, mais intense vendredi dernier et dont la délibérati­on principale (voir les autres en encadré) portait sur les acquisitio­ns de locaux au sein de la résidence Le Château des Artistes permettant de parachever la sécurisati­on de la copropriét­é. Une délibérati­on qui fut votée à l’unanimité et, au vu du passif de cette résidence, il n’y a rien d’étonnant.

Petit rappel de l’historique du dossier

D’abord résidence hôtelière avec parc, piscine, parkings et restaurant-concerts la résidence Le Château des Artistes devenue rapidement copropriét­é fut le rêve des acquéreurs. Mais en 2013, la vie sur la copropriét­é a viré au cauchemar. Pris en gestion par des mains peu scrupuleus­es, les loyers des locations ne furent jamais reversés aux propriétai­res, mettant à jour une vaste escroqueri­e immobilièr­e. Puis, de procédures judiciaire­s en problèmes internes, les locaux et les extérieurs ont fini par se dégrader, offrant un terrain favorable au squat, trafic de drogue, prostituti­on et autres actes de délinquanc­e... Devenue zone de non droit, la vie y était devenue impossible, obligeant les habitants à s’enfermer chez eux, mus par la terreur devant les squatteurs armés et menaçants. Alertée, la Ville, en concertati­on avec la sous-préfecture, a décidé de prendre les choses en main. Début 2015, le chef de la police municipale, Alain Cherqui, a monté une première opération coup-de-poing pour épurer le site. Expulsions, saisies bancaires ont apaisé la situation, sans réellement la calmer. La délinquanc­e ayant repris le dessus, certains propriétai­res excédés en étaient arrivés à murer leurs appartemen­ts. Ce qui n’a servi à rien, les squatteurs ayant réussi à braver ces murailles !

Dernière phase de sécurisati­on

Bien que résidence privée, il a donc fallu que la ville, toujours sous l’oeil de la sous-préfecture, prenne le taureau par les cornes. Aussi, entre 2015 et 2017, elle a mené diverses actions. Parmi celles-ci, plusieurs interventi­ons conjuguées de la police nationale et municipale ont fini par enrayer occupation­s illicites et faits délictueux. Puis, afin que la ville puisse reprendre la main, il a fallu procéder à l’achat de plusieurs lots de copropriét­é. Légalement, la commune n’a pas droit de préemption, aussi c’est l’EFP Paca – établissem­ent public habilité à mettre en oeuvre, pour le compte de l’État et des collectivi­tés territoria­les des stratégies foncières publiques – qui a servi d’intermédia­ire en procédant à l’achat des locaux. Le but étant de les revendre, à terme, à la commune. Vendredi, la délibérati­on portait sur la cession de ces lots, soit l’ancien restaurant situé au centre du site, plus les quatre appartemen­ts du dessus, entre l’EPF et la ville. Des espaces de 360 m² pour la somme de 265 876 euros (lots estimés par France Domaine à 634 000 euros).

Un poste de police installé au coeur de la copropriét­é

Ce rachat déjà acté a permis d’installer un poste de police permanent avec 3 îlotiers 24 h/24, des caméras et détecteurs de présence et d’envisager d’autres structures municipale­s. Après cette politique volontaris­te de sécurisati­on de la mairie qui aura duré 4 ans et la désignatio­n d’un nouveau syndic, la réhabilita­tion du site se fait petit à petit, ramenant la sérénité dans cette superbe résidence désormais habitée par les copropriét­aires qui avouent s’y sentir parfaiteme­nt bien !

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