Nice-Matin (Cannes)

TRIBUNAL CORRECTION­NEL Dix-huit mois de prison pour une agression avec un club de golf

- JEAN STIERLÉ

Le 27 juillet la police municipale est appelée pour un différent violent sur la voie publique, avenue Pierre-Sémard à Grasse. Un témoin raconte : «J’ai vu un homme sortir d’un véhicule avec un club de golf à la main » .En effet Mohamed, 43 ans, plongeur dans un restaurant, pourtant pas golfeur à ses heures perdues, se précipite vers un véhicule qu’il a contraint à s’arrêter. Il utilise la canne pour fracasser le véhicule à l’intérieur duquel se trouvent Amir et ses enfants.

Il manque de se faire embrocher

La vitre côté conducteur, le pare-brise sont pulvérisés. Les enfants hurlent de frayeur tandis que le père a du mal à se libérer de sa ceinture. Le club se brise en morceaux. Mohamed tente d’embrocher le conducteur. Il le blesse à la main, un geste d’esquive d’Amir lui épargnant d’être transpercé ! Derrière la voiture se trouve celle de l’ex-compagne de Mohamed, Alexandra accompagné­e par Manelle, une amie. L’une et l’autre tentent de raisonner l’individu en colère qui finit par prendre la fuite. Un conflit familial et des problèmes de couple et de garde d’enfant semblent à l’origine de l’altercatio­n. De plus, Mohamed lors d’un précédent jugement, avait interdicti­on de rentrer en contact son ex. Obligation qu’il n’a pas remplie car avant l’incident il avait tenté en vain de se faire ouvrir la porte de son domicile. Ce qui explique son déchaîneme­nt de fureur lorsqu’il croise Alexandra et ses amis à leur retour.

Un contexte familial dégradé

Finalement appréhendé, Mohamed se retrouve devant le tribunal correction­nel de Grasse pour violences et dégradatio­n sur ses victimes, présentes à l’audience. Le Président Mario Agnéta interroge le prévenu qui s’exprime difficilem­ent : « Qu’avez-vous à nous dire sur les faits qui vous sont reprochés ? » Mohammed évoque un complot familial et du harcèlemen­t par téléphone de son ex. Plus de 19 appels en cascades. Il ajoute avoir reçu : « Ce soir tu es mort ! » selon un texto malveillan­t d’un des protagonis­tes. Le procureur de la République, Caroline Attal rappelle l’interdicti­on d’approcher faite en mai que le prévenu n’a pas suivi, un casier avec deux mentions, et le « fait qu’on est passé près d’un incident encore plus grave si le coup avait porté ». Elle requiert deux ans de prison dont six avec sursis, mise à l’épreuve pendant deux ans. À la défense Me Romain Tafini admet une relation confuse des faits, un contexte familial conflictue­l, des menaces de mort. « Il y avait un climat de provocatio­ns mutuelles », conclut-il. Le tribunal dans son délibéré déclarera Mohamed coupable des faits qui lui sont reprochés et le condamnera à 18 mois de prison avec maintien en détention, 3 ans d’éloignemen­t des Alpes-Maritimes et il devra indemniser les victimes.

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