Pédiatrie: jusqu’au lundi , pas d’hospitalisation à Fréjus
Il a pris le problème à brasle-corps et se veut rassurant. Si Frédéric Limouzy a pris une telle décision, c’est justement pour la plus grande sécurité des jeunes patients. Le directeur du centre hospitalier intercommunal a choisi de fermer l’unité d’hospitalisation de pédiatrie, depuis hier et jusqu’à lundi prochain… faute de pédiatre. Car si l’hôpital raphaëlo-fréjusien ne peut plus assurer, durant cette semaine, les hospitalisations complètes, il continue à s’engager sur les urgences pédiatriques, la néonatalogie et la maternité. Dans une volonté de prendre en charge au mieux les enfants souffrants ou à naître. Ceux nécessitant une hospitalisation seront transférés – après avoir reçu les soins – en ambulance médicalisée jusqu’à l’établissement pédiatrique de référence, la très prisée fondation Lenval de Nice dont la réputation n’est plus à faire. Pas d’inquiétude donc. Et c’est sur ce point que veut insister le directeur du CHI : «Nous avons privilégié une organisation permettant la permanence des soins jour et nuit sur les unités de maternité, de néonatalogie et les urgences pédiatriques. La sécurité et la qualité de ces prises en charge des nouveaunés et des jeunes malades sont assurées. Enfin, tout reviendra à la normale à partir du 13 août ».
Déficit de médecins
Le problème est profond. Et national. Tout commence par une pénurie de plus en plus flagrante de médecins et de spécialistes en France, dans la Région et jusque sur notre territoire. Un déficit qui devient récurrent et qui plonge les établissements de santé dans des problématiques quasi incontrôlables, comme cette semaine sur l’agglomération raphaëlo-fréjusienne. Le directeur a dû faire un choix cornélien: «Les hôpitaux font face à une grosse difficulté de manque de médecins. Nous faisons appel aux médecins étrangers car on a besoin d’eux. Nous nous étions pourtant organisés : cet été, avec certains départs en vacances, nous avions recruté un pédiatre pour les remplacements, à partir de lundi, et ainsi couvrir la continuité des soins ». Mauvaise surprise : cette personne a averti l’hôpital, vendredi soir, qu’elle ne prendrait finalement pas son poste hier matin. Ainsi pris de court, et face à la multiplication de vacanciers en cette saison estivale – et donc d’enfants susceptibles d’avoir besoin de soins en urgence (coup de chaleur, contusions, blessures…) – l’hôpital a tranché. « Nous avons décidé de placer nos forces vives, les pédiatres qui sont présents, sur ces services et donc de ne pas prendre d’hospitalisation. On ne veut pas jouer avec la prise en charge : soit on peut, soit on ne peut pas. Je n’ai pas voulu laisser un service ouvert sans être dans la capacité d’assurer les soins ». L’autre souci est apparu, inévitablement, via les réseaux sociaux: une rumeur qui enfle et un début de panique chez les parents. Face aux publications des uns et des autres et aux fausses informations, Frédéric Limouzy a voulu jouer la transparence : «Si on explique les tenants et aboutissants aux gens, ils comprennent. Je veux être clair avec les patients et dissiper leurs inquiétudes. J’ai pris cette décision pour leur sécurité. ».