Nice-Matin (Cannes)

BOXE Charrat : toujours plus haut

Vainqueur le 27 juillet dernier au Cannet face à Lyes Chaibi, le Valbonnais reste invaincu en pro. Il poursuit son ascension vers les sommets. Il est plus que jamais n°1 français des super-welters

- PROPOS RECUEILLIS PAR JUSTIN CARAYOL

A ans, Dylan Charrat, dit « Butterfly D », est un homme en forme. Le boxeur originaire de Valbonne s’est offert un dix-septième succès profession­nel en autant de combats, le  juillet dernier au Cannet. A l’occasion de la Soirée No Limit, organisée par le champion olympique  Brahim Asloum, il a battu aux points Lyes Chaibi, au terme d’un combat maîtrisé. Le  octobre prochain, il boxera à nouveau mais, cette fois, pour un titre internatio­nal. Hier, de retour sur ses terres, l’Azuréen s’est confié.

Comment vous êtes-vous senti lors de ce dernier combat face à Lyes Chaibi ?

Très bien physiqueme­nt. Je sens qu’à chaque combat, je monte en puissance. Je suis toujours en progrès donc c’est positif. Après, comme je suis toujours en quête d’améliorati­on, je ne peux pas m’empêcher de voir ce que je n’ai pas bien fait. Là, je n’ai pas su finir avant la limite, sûrement parce que je me suis un peu précipité. Il faut avouer qu’il a très bien défendu tout au long du combat.

Vous avez grandi à Valbonne et commencé la boxe au Cannet. Avez-vous senti plus de pression en combattant devant votre public et Brahim Asloum ?

C’est sûr. Boxer au Cannet, c’est toujours une pression supplément­aire. A chaque fois, je suis hyper heureux de boxer devant ceux qui m’ont poussé dès le début et j’ai une énorme envie de gagner. En plus, combattre devant Brahim Asloum, c’est une fierté personnell­e. Il y a  ans, je l’ai vu boxer à la Palestre et aujourd’hui, c’est moi qui suis sur le ring, à son « event ». Je suis très fier de ça.

On vous reproche parfois d’être un boxeur très technique, beau à voir, mais de manquer de puissance. Vous sentez-vous progresser de ce côté ?

Oui, clairement. Depuis que je suis à Lyon avec Fayçal (Omrani) , on bosse vraiment sur ça. J’apprends à ne pas confondre vitesse et précipitat­ion, ce qui a souvent été mon défaut. J’apprends aussi à canaliser mon énergie sur un ou deux coups, plutôt que de donner le plus de coups possibles, comme je le faisais en boxe amateur. C’est un travail technique mais aussi psychologi­que. Il faut vraiment arriver à patienter et à ne pas se précipiter. Ce n’est pas toujours facile avec mon caractère fougueux…

Votre prochain combat sera le  octobre, probableme­nt pour un championna­t d’Europe, ou en tout cas, pour un titre internatio­nal. Vous sentez-vous prêt pour cette étape ?

Oui, à %. Ça fait maintenant trois ans que je suis dans une structure d’entraîneme­nt de haut niveau et que je m’entraîne avec Michel Soro (champion du monde WBA super-welters par intérim). Depuis environ un an, je sens que le travail paie, que j’arrive à maturité physique et technique, et qu’à chaque prépa, je suis de plus en plus fort. Aujourd’hui, je n’ai qu’une envie, c’est de me tuer à l’entraîneme­nt et que mon promoteur m’appelle pour me dire que je vais combattre pour la ceinture européenne. Malgré tout, je sais patienter et attendre mon heure, c’est l’une de mes forces.

En parlant de vos forces : en plus d’être un boxeur de haut niveau, vous êtes titulaire d’un Master en management et entreprena­riat, ce qui vous a permis de créer votre marque de vêtements. Diriez-vous que ce double cursus vous donne de la force ?

Totalement. C’est un atout dans la gestion de ma carrière. Déjà, ça me permet de m’autogérer, de prendre moimême les décisions pour mon avenir. Ensuite, ça me donne une vision à long terme de mon parcours. Je sais que je peux prendre mon temps pour passer les étapes une à une, sans me presser. De toute façon, j’arrêterai la boxe jeune, car j’ai plein d’autres projets. Savoir que mon après-carrière est assurée, ça me permet de me concentrer totalement sur l’aspect sportif. En plus, avoir fait une école de commerce, ça m’aide beaucoup pour le côté business de la boxe, qui est très important dans ce sport. Au final, je me gère comme un business en appliquant des stratégies d’entreprise à ma gestion de carrière.

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Le  octobre prochain, l’Azuréen visera un titre internatio­nal, peut-être une ceinture européenne. (Photo Sébastien Botella)

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