Des plages... grand public
Cet été, le littoral juanais ne compte qu’une poignée de plages privées. Beaucoup ont été démolies l’an passé, en application de la loi littoral. De quoi faire les affaires des baigneurs
La configuration des plages de Juan-les-Pins a bien changé depuis l’été 2017. Fini l’enfilade de plages privées et leurs centaines de transats posés sur le sable dans les secteurs de Courbet et de Lutetia. Désormais, dans cette partie de la station balnéaire, seuls trois concessionnaires sur la vingtaine initialement présente, gèrent le bien-être des baigneurs. Sur l’imposante zone devenue publique, les locaux comme les touristes sont unanimes : se prélasser au bord de l’eau est bien plus agréable depuis que le Décret plage de 2006, interdisant toute construction en dur sur le littoral, est strictement appliqué.
Beaucoup plus de place
Jusqu’à Golfe-Juan, les plages paraissent presque vides tant il y a de la place pour les serviettes et les parasols. Glenn et Marie, en vacances à Juan pour la seconde année consécutive, ont immédiatement remarqué la différence : « On se demandait pourquoi on avait plus de place comme ça. » Le couple originaire de Reims est aux anges : «C’est carrément plus agréable, on voit la différence ». Un avis partagé par Eliane qui passe ses vacances dans la cité des Remparts tous les ans depuis une décennie. «Ça change ! Avant, on devait se mettre tout au fond dans de petites plages publiques, la promiscuité avec les autres baigneurs était très gênante», se remémore la vacancière de région parisienne. Même les Juanais ne tarissent pas d’éloges. Tout en bronzant au bord de l’eau, Anne est plus que ravie. L’Antiboise explique : « Heureusement que les plages privées ont été détruites, on était les uns sur les autres. Maintenant on est tranquille! » Le principe même de ces établissements balnéaires la laisse perplexe. «Les plages sont à tout le monde, c’est ridicule, on a, tous la même eau », tempête l’Azuréenne. Rodolphe et Nathalie viennent exprès de Nice pour se détendre, les doigts de pied en éventail dans le sable. Et le réaménagement des plages ne peut que les satisfaire : « Avant, on se calait entre deux plages privées, c’est plus agréable comme ça. » Mais comme tout changement ne peut pas être parfait, la disparition des plages privées amène également son lot d’inconvénients.
« Le premier jour j’étais désorientée »
Tous les ans, depuis trente ans, Sylvie quitte Amiens pour séjourner à Juan. Même si elle apprécie d’avoir plus de place pour s’installer, elle déplore l’absence de snacks ou de bars de plage dans le secteur de l’épi Lutetia. « C’est embêtant pour les enfants », explique-t-elle en désignant de la main ses petits en train de barboter dans la mer. Juste à côté d’elle, François intervient pour soulever un autre problème. L’Antibois est remonté. « Il reste des gravats à cause des travaux de démolition (voir notre édition du 1er août 2018).» Sous les approbations de Sylvie, François dénonce également la quasi-absence de douches, à l’exception de celle près du centre de Juan. Les habitués des établissements privés ont dû s’adapter à tous ces changements. C’est le cas de Nadège, touriste parisienne qui a ses petites habitudes à la plage des Îles depuis 16 ans. « Le premier jour j’étais désorientée, mais on reprend vite ses marques une fois que l’on est installé » ,raconte-t-elle. Elle ajoute : « Le fait qu’il y ait moins de plages privées a son charme. En plus, c’est joli de voir tous ces établissements uniformisés. Ça redonne une valeur à Juan. » Quoi qu’il en soit, la situation actuelle est temporaire. D’ici l’été 2019, de nouvelles plages privées vont voir le jour (les appels d’offres sont en cours), notamment du côté de l’épi Lutetia dont les anciens concessionnaires ont été les moins prompts à démolir.