Nice-Matin (Cannes)

Cédric Herrou demande la levée de son contrôle judicaire

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Le militant Cédric Herrou, devenu le symbole de l’aide aux migrants à la frontière francoital­ienne, a demandé jeudi la levée de son contrôle judiciaire devant la chambre de l’instructio­n de la cour d’appel d’Aix-en-Provence. « On fait une demande de levée du contrôle judiciaire qui est en place depuis le 23 juillet 2017, quand j’ai été arrêté en gare de Cannes avec des demandeurs d’asile » ,aexpliqué l’agriculteu­r de 38 ans à l’AFP, en arrivant à la cour d’appel jeudi matin.

« C’est un moyen de bloquer mes actions en fait, d’entraver ma liberté et non pas seulement de la contrôler », a-t-il dénoncé. La décision de la chambre de l’instructio­n de la cour d’appel, qui a siégé à huis clos, sera rendue publique vendredi. Le contrôle judiciaire auquel est soumis Cédric Herrou, implique de venir signer des documents tous les quinze jours à la gendarmeri­e mais également de ne pas quitter le territoire français, ce qui complique la vie de l’agriculteu­r vivant à la frontière avec l’Italie. « Je n’ai pas le droit de passer par l’Italie, d’aller à Vintimille qui est la ville la plus proche de chez moi », s’indigne le militant. « J’ai 40 gendarmes mobiles qui sont sur ma propriété 24h/24. Il y a un constat d’huissier. Ils sont restés sur ma propriété un mois et demi et d’ailleurs on va porter plainte », souligne également Cédric Herrou. « Quand on arrive la nuit comme hier soir [mercredi, ndlr.] ,les gendarmes viennent sur nous systématiq­uement... Quand on a des amis ou de la famille qui viennent, tout est contrôlé ». La seconde demande de Cédric Herrou de levée de son contrôle judiciaire s’appuie notamment sur la décision du Conseil constituti­onnel le 6 juillet dernier qui a affirmé qu’une aide désintéres­sée au « séjour irrégulier » des étrangers ne saurait être passible de poursuites au nom du principe de fraternité, affirme son avocat Bruno Rebstock.

« Un État qui met la pression »

« On a créé une associatio­n qui aide à la régularisa­tion des demandeurs d’asile, qui accompagne des mineurs isolés, ce qui devrait être le travail de l’Etat et on m’incrimine parce qu’on veut que je cesse car je dénonce les irrégulari­tés de l’Etat », estime-t-il. « Le préfet [des Alpes Maritimes ndrl] a déjà été condamné à maintes reprises pour le renvoi de mineurs en Italie et pour entrave au droit d’asile, et on a un Etat qui met la pression sur la justice pour me mettre la pression pour que j’arrête mes activités », fustige-t-il encore.

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Cédric Herrou, militant pour l’aide aux migrants. (Photo Jean-François Ottonello)

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