Nice-Matin (Cannes)

Tano : « J’improvise et ça part dans tous les sens »

- CÉLIA MALLECK cmalleck@nicematin.fr OM ou OGC Nice ? Le Panier ou le Vieux-Nice ? L’Enquête Corse ou Bienvenue chez les Ch’tis ?

Dans une main le téléphone, dans l’autre la spatule. A l’autre bout du fil, Tano prépare sa sauce tomate, tranquille. Tellement, qu’on abandonne vite les formules de politesse. «On se dit tu, ce sera plus simple», propose l’humoriste de 44 ans. Sobre, malgré avoir été révélation du Point Virgule, fait l’Olympia et Bobino, remporté quinze prix dans des festivals francophon­es. Et surtout, enthousias­te à l’idée de présenter son spectacle, Idiot Sapiens, à Nice. La ville de son père où Anthony Gitenet (de son vrai nom) se sent chez lui. Samedi 11 août, il clôturera le festival des Plages du Rire au théâtre de Verdure.

Comment résumerais-tu ce nouveau spectacle ?

C’est toujours compliqué de résumer un spectacle. Mais disons qu’il est dans la tradition du vrai stand-up. Je parle de sujets de société, de l’actualité et de l’absurdité du monde. Je parle de tout, sans filtre. D’ailleurs, je compare le stand-up au jazz que j’aime depuis tout petit parce qu’à partir d’un thème central, j’improvise et ça part dans tous les sens.

Quelle personnali­té représente le mieux ton «Idiot sapiens» ?

Facile ! Donald Trump. Je suis fan du film américain Idiocracy qui m’a inspiré le titre du spectacle. Il raconte l’histoire d’un type très con, cryogénisé pendant  ans, qui, de retour sur Terre, est devenu l’homme le plus intelligen­t parce que le niveau intellectu­el de l’espèce humaine a chuté. Dans ce film, le président des Etats-Unis est un vrai débile qui me fait penser à Trump.

En tant qu’auteur du rap sur les policiers de la bac, quel regard portes-tu sur l’affaire Benalla ?

Le type se prend pour un flic. Ça donne plus une mauvaise image de la politique que de la police. Mais c’est toujours le même problème. La situation des policiers est compliquée. C’est un cauchemar. Je m’en rends compte avec les retours que j’ai eu des flics depuis que je joue dans la série Commissari­at Central. C’est pour ça que le rap est toujours dans le spectacle.

Qu’est-ce qui te révolte ?

Ce qui me révolte c’est l’injustice. Comme Thomas Sisley qui a volé  % de son spectacle et qui, pourtant, continue de tourner sur les plateaux télé et de jouer son spectacle. C’est pour ça que mon texte est certifié bio et sans contrefaço­n.

T’attaquer aux vegans n’a pas été simple...

J’avais fait une parodie de Sept à Huit, avec Jean-Claude et Janella, où je suis naturiste et en couple avec une fille qui porte une burka. J’ai eu moins de problème avec cette vanne qu’avec les vegans ! Ils ont bloqué mon compte Facebook, m’ont envoyé des photos avec des animaux morts... Il y a le régime végétarien, végétalien, et puis le régime Nord Coréen (rires).

Tu rêverais de revenir ici ?

Oui. Je rêverais de pouvoir faire comme certains humoristes du cinoche et vivre soit en Corse, qui est le pays natal de ma mère, soit ici, soit en Indonésie pour faire du Tu te moques du communauta­risme corse. Que penses-tu de celui de Nice ? « Ah oui ! J’ai une vanne là-dessus. C’est vrai que les Niçois sont très chauvins. En cas de guerre, ils pourraient même attaquer avec des pissaladiè­res ou surf. Mais bon, comme j’ai commencé tard, je vais devoir rester encore quelque temps à Paris avant de pouvoir glander (rires).

Tu fais la clôture des Plages du Rire... comment le prends-tu ?

Je fais aussi la clôture du festival Humour et Eau salée à SaintGeorg­es de Didonne (CharenteMa­ritime). Mais le  août est une date importante pour moi, parce que c’est chez moi. J’espère qu’il y aura du monde. Ça fait longtemps que je n’ai pas joué à Nice, alors j’ai ajouté  % de nouvelles choses dans ce spectacle.

Deux mots pour te décrire...

Ma mère me dit que je suis un pessimiste jovial depuis que je suis petit. Je suis hyperconsc­ient de ce qui nous entoure. C’est pour ça que je déconne, sinon je déprime (rires). des salades niçoises (rires). Après, j’adore Nice, parce que mon père est Niçois et la connaissai­t par coeur. Elle est aussi magnifique. On s’en rend compte quand on part. Et puis j’ai la moitié de ma famille qui est encore ici. » Coppa ou socca ? Coppa. Direct ! Je suis drogué à la charcuteri­e corse. Si un jour je me suicide, je me suicide avec du saucisson. Ni l’un ni l’autre. J’en ai absolument rien à foutre du foot. Je suis quand même content qu’on soit champions... Non, en fait, je m’en fous. Je préfère le Vieux-Nice parce que mon père est Niçois. J’y ai joué. J’y ai grandi. Ça me parle plus même si je suis né à Marseille.

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(Photo Michael Alesi) Tano moitié Corse, moitié Niçois, se produira demain soir à Nice pour la clôture du festival Plages du rire.

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