Nice-Matin (Cannes)

AVEC LES GÉNOIS QUI VIVENT SOUS LE PONT

- PROPOS RECUEILLIS PAR JIMMY BOURSICOT

Ils sont des dizaines à devoir quitter leurs immeubles, situés près du viaduc, sans savoir quand ils pourront revenir. Reportage dans le quartier des délogés du pont Morandi.

Boris Way est lui aussi passé par les Plages électroniq­ues de Cannes. Sur la scène principale, juste avant Klingande et Kygo. Une belle ascension pour celui qui, il y a un peu moins d’un an, mixait de manière anonyme aux Coulisses età L’Étoile, deux clubs niçois. Pour le jeune homme de 28 ans, tout s’est emballé grâce à Your love, un single à la sauce deep house tropical entraînant. Le Varois, installé à Nice depuis quelques années, raconte comme tout s’est emballé pour lui.

Comment êtes-vous venu à la musique ?

Ado, j’écoutais de tout. Je jouais du rock à la guitare, j’aimais le rap, le r’n’b. Puis je me suis mis à composer de l’electro sur l’ordi. Je n’ai aucune formation particuliè­re, j’ai tout appris à l’oreille, je n’ai jamais pris une leçon de musique. Mon frère m’avait installé un logiciel et je bidouillai­s avec. J’essayais de copier des morceaux qui existaient déjà, de Guetta ou de Benny Benassi.

Et vous avez basculé vers le monde de la nuit ?

Peu de temps après, j’ai acheté mes propres platines. Je suis devenu résident un ou deux ans après, dans une boîte de Cavalaire. J’ai mixé pas mal dans le Var, mon départemen­t d’origine [il est né à Draguignan, N.D.L.R.], avant de bouger vers Nice au début des années . Là, je pouvais jouer à l’année. Quand j’ai tout lâché pour être DJ, j’avais  ans. Mes parents avaient un peu peur. Au début, tu ne bosses que l’été, tu gagnes trois cacahuètes. Mais justement, j’avais envie de ne rien lâcher et c’est ce qui me permet d’avancer aujourd’hui.

Que s’est-il passé depuis votre signature sur le label Parlophone, l’an dernier ?

Your Love a commencé à tourner en radio et en télé. L’automne dernier, j’étais encore DJ résident à Nice. Là, on n’arrête pas, c’est trois dates par semaine dans toute la France. En septembre, on va attaquer un peu l’étranger.

Est-ce périlleux de se lancer quand on a un seul morceau fort ?

Je mixe depuis plusieurs années. C’est une force d’arriver en étant à l’aise aux platines. Je joue mes titres, mais aussi plein d’autres artistes, à ma sauce.

Vous souhaitez prendre un virage plus « populaire » ?

Avant, j’étais chez Spinnin, un label plus orienté. Et puis j’ai eu envie de faire quelque chose de plus pop. Les barrières sont moins grandes qu’avant entre les différents styles. On peut faire un son electro-pop accessible en radio pour tout le monde, même pour mes parents, quoi. Et en club, on peut se permettre de jouer des remix plus pêchus. J’apprécie ces différente­s possibilit­és. Je suis hyper ouvert, je ne vais pas m’empêcher de passer un titre parce qu’il pourrait paraître trop mainstream.

Vous avez une connexion particuliè­re avec The Avener ?

On est potes, comme avec Kungs. On a tous des styles un peu différents, une patte. The Avener est plus tourné vers la deep house. Mais quand on regarde bien, j’ai un peu le même parcours que lui, avec ces débuts à Nice. On se croisait à l’époque, il m’avait fait écouter Fade out lines, je m’en souviens très bien. Je commençais à le jouer avant que le titre explose. Quelques années plus tard, j’ai eu envie de suivre le même chemin. The Avener a été un exemple pour moi.

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(Photo Sébastien Botella) Né à Draguignan Boris Way (Boris Equestri pour l’état civil), a pris son envol du côté de Nice. Il espère maintenant connaître le succès à l’étranger.

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