« Une âme, un esprit familial, à préserver »
« Pour une Mamy, de la part d’un papy, avec tous mes voeux ». « Ma mère lui avait dit qu’elle le regardait désormais avec des yeux de mamie, alors il lui a écrit ce petit mot avec humour », raconte la gérante de Bijou Plage. Il y a aussi des photos de Brigitte Bardot, Paul Watson le fondateur de Sea Sheperd, Pamela Anderson, égérie de l’association de défense des espèces animales marines. Il y a aussi Patrick Sébastien, immortalisé lors d’un déjeuner, Alain Prost, Patrick de la Villardière… Autant de vedettes qui se sont fondues dans le décor de Bijou Plage. Sans bling-bling, ni paillettes. Parmi les matelas (« À cause de notre avenir incertain, on a dû réduire leur nombre »), il y a un couple qui conte fleurette, une lectrice concentrée sur son best-seller, des enfants qui jouent à proximité… « Pour ma grand-mère, cette plage a toujours été une grande maison de famille, où tout le monde avait sa place. Dans notre projet, nous voulons conserver cet esprit-là ». Avec l’accueil de tous, selon le concept de l’Open Beach. Sur la forme, le respect strict du cahier des charges imposées par la mairie, sur tous les établissements balnéaires de la Croisette. Avec la démolition complète de l’existant, afin de rebâtir une structure démontable et moderne, « totalement ouverte grâce à des baies vitrées coulissantes, avec une grande terrasse en teck qui descend sur la mer ». Côté restauration, les produits locaux de qualité dans un circuit court sont privilégiés, avec une pâtisserie maison. Sur le fond, la Bijou Plage devait militer en faveur de la protection animale et de la préservation de l’environnement (« des valeurs d’ailleurs défendues par la ville »), avec des expos photos, des journées à thème et conférences… Nathalie Di Sotto envisageait aussi une ouverture en soirée, notamment pour des « pique-niques étoilés », ainsi qu’une maison du bien-être, le développement de l’aquagym., des cours de yoga, des journées découverte de la gastronomie… C’est ce projet-là qu’elle veut continuer de défendre, et dans lequel ses employés veulent continuer de croire, même si la décision de la Ville a sérieusement (définitivement ?) plombé le dossier. La preuve ? Max, le chien mascotte, a déserté sa plage, « parce qu’il a trop chaud… » « Moi, je n’ai rien contre le maire ni contre M. Pittavino, mais je me bats juste pour faire valoir mes droits. Avec cette plage, notre intention n’a jamais été de faire fortune, mais de créer un véritable lieu de vie, souligne encore Nathalie, qui souhaite finir la saison. Et espère toujours faire annuler l’appel d’offres défavorable. Certes, elle sait qu’elle n’est sans doute qu’un grain de sable. Mais peut-être de ceux qui peuvent aussi provoquer une tempête…