Gênes: quatre Français parmi la quarantaine de morts
Le dernier bilan provisoire fait état de 39 morts et seize blessés. Les quatre jeunes français, originaires de Toulouse, du Tarn et de Lyon se trouvaient dans la même voiture lorsque le pont s’est écroulé
L’espoir de retrouver des survivants s’amenuisait, hier à Gênes, dans le nord de l’Italie, où deux jours de deuil ont été déclarés après l’effondrement d’un pont autoroutier qui a fait au moins 39 morts et poussé le gouvernement à menacer la société autoroutière (lire cidessous). Trois enfants âgés de 8 à 13 ans figurent parmi les nombreuses victimes.
Ils se rendaient à un Teknival
Le Quai d’Orsay a annoncé que quatre Français étaient décédés dans cette tragédie. «Nous restons en contact avec les autorités italiennes afin de déterminer la présence éventuelle d’autres Français parmi les victimes», ajoute le communiqué. Passionnés de musique électronique, tous les quatre se rendaient à un Teknival en Italie et voyageaient à bord du même véhicule Parmi eux, Mélissa Artus-Bastit, 21 ans et son compagnon Nathan Gusman, la vingtaine, tous deux originaires de Toulouse. Egalement dans la voiture, Axelle Place, 19 ans, originaire du Tarn. Ce trio avait été rejoint à Nîmes par William Pouzadoux, 22 ans, originaire d’Orange, qui devait partager le volant avec Axelle.
Le parquet de Paris ouvre une enquête
D’après les médias italiens, ils ont été identifiés grâce à une boucle d’oreille et un bracelet. Le parquet de Paris a ouvert une enquête pour « blessures involontaires et homicides involontaires » pour les quatre victimes françaises. L’enquête a été confiée à la Direction générale de la gendarmerie nationale (DGGN), a-t-on appris de source judiciaire. Trois Chiliens qui résidaient en Italie font aussi partie des victimes, selon le service diplomatique du Chili. La ville de Gênes a décrété deux jours de deuil, et selon la presse, le gouvernement doit décréter un deuil national, probablement le jour où des funérailles solennelles seront organisées pour les victimes. Les sauveteurs luttaient sans relâche pour tenter de trouver des survivants sous les débris, tout en faisant attention aux risques d’effondrements supplémentaires.
« Des travaux étaient en cours »
Selon la protection civile, environ 35 voitures et plusieurs camions ont été précipités dans le vide d’une hauteur de 45 mètres dans l’effondrement soudain et encore inexpliqué d’une portion de plus de 200 mètres de cet ouvrage des années 1960, appelé pont Morandi du nom de son concepteur. Dès ses premières décennies d’existence, l’ouvrage avait fait l’objet de travaux de maintenance importants liés en particulier à la dégradation du béton, accentué par les vibrations du trafic. « Il ne s’agit pas d’une fatalité» ,a martelé le procureur de Gênes, Francesco Cozzi, venu sur les lieux, alors que l’enquête vient seulement de débuter. Selon la société italienne
des autoroutes, «des travaux de consolidation étaient en cours sur la base du viaduc », qui faisait l’objet « d’activités constantes d’observation et de vigilance ». Mardi soir, le chef du gouvernement, Giuseppe Conte, a annoncé un plan extraordinaire de contrôle des infrastructures. « Il s’agit d’installer de banals capteurs sensoriels sur toutes les infrastructures du pays pour une surveillance constante », a expliqué Luigi Di Maio, vice-Premier ministre.