Nice-Matin (Cannes)

Eddy Mitchell, à l’affiche des Vieux Fourneaux mercredi

- LAURENT AMALRIC lamalric@nicematin.fr

8 pages centrales

Pas de Lèche-bottes Blues avec Schmoll. Lorsqu’on le retrouve à l’heure de l’apéro, plage de la Bouillabai­sse, non loin de sa demeure gassino-tropézienn­e, le chanteur-acteur-homme de scène sirote tranquille­ment un mojito. À la cool, entre deux volutes, avec son tee-shirt Directed by John Ford, sa bagouse tête de mort XXL et son Stetson, Mr Eddy en impose. Derrière son visage mangé par une barbe poivre et sel, c’est toute la mythologie du rocker d’ici qui déboule. De l’encyclopéd­ie cinématogr­aphique aussi. Et pourtant dans la rencontre, il est le plus généreux et spontané des interlocut­eurs. Avançant à découvert, sans le masque du cynisme, de calcul, de séduction et toute cette couche de mélasse qui font souvent foi

‘‘ dans le milieu... Bref, l’homme apparaît Je suis un à l’image des personnage­s du film Les Vieux Fourneaux (qui sort mercredi), qui met en scène trois seniors au « caractère » bien trempé. Une belle adaptation ciné d’un succès BD (1,2 million d’albums vendus) partagée avec Pierre Richard et Roland Giraud (lire par ailleurs), Il la défend avec sa force tranquille. Sans digresser. Mais façon, J’aime les interdits, son titre de 2003. Le réalisateu­r du film, Christophe Duthuron, vous surnomme Eddy Mitchum. Ça vous convient ? Oui, mais je sais pas pourquoi. En même temps, ça me fait plaisir ! Bon, en tout cas j’espère qu’on fera la suite et qu’on sera mieux payé ! (Éclat de rire) C’est vrai que j’ai pas regardé le cachet parce que j’ai dévoré le scénario. C’est quand même rare dans le cinéma français d’avoir des scénar’ qui vous tombent pas des mains et un montage qui ressemble pas à un clip vidéo... Avez-vous connu Robert Mitchum, qui fait partie de vos modèles ? Bien sûr ! J’ai passé une nuit dramatique avec lui à Paris. (Rire) Il venait présenter le remake du Grand sommeil (par Michael Winner, , Ndlr). Il avait été

incroyable puisqu’il avait sorti : «Le Grand sommeil... Ce film porte bien son nom !» (Rire) D’entrée, il n’aimait pas le film. Nous avions sympathisé et il m’avait demandé de l’emmener faire des courses mais... à  heures ! À Paris à cette heure-là, les magasins au revoir... Il me dit : « Oui, mais c’est pour le shérif ». Le shérif c’était sa femme qui l’attendait à l’hôtel... Finalement, je l’ai emmené au restaurant américain Joe Allen, à l’époque situé rue des Martyrs. Il a pris une bouteille de whisky pour accompagne­r son hamburger. Ça s’est fini en promenade dans Paris... En passant devant le centre Pompidou, il m’a dit : « Quelle belle distilleri­e !» (Rire) Il était vraiment sympa, mais alors impossible à suivre au niveau descente ! On vous sait collection­neur et grand amateur de BD. Ne serait-ce qu’à travers vos pochettes d’album. Quel lecteur êtes-vous en  ? Je suis très fan de Ralph Meyer qui a signé les deux pochettes de La même tribu. Il s’inspire de Giraud et de Jijé sans être passéiste. Et dans la narration - prenez Undertaker -, c’est totalement différent. Sinon moi, c’est le dessin avant toute chose. Je suis un admirateur de Franquin, Hergé... Tous les Belges ! Dans votre dernier album figure un duo avec William Sheller. Comment va-t-il ? Nous avons enregistré en décembre dernier. C’est vrai que ça va pas très fort... Mais il est là ! Êtes-vous toujours dans l’écriture ? Non jamais ! Je suis insomniaqu­e mais je lis, je n’écris pas. Je le fais si auboutilya

‘‘ une carotte, un album à enregistre­r. Sinon, j’ai rien dans les tiroirs. Ici c’est votre maison « antiblues » ? Oui, j’y suis bien. Entouré de mes enfants, les amis, la tribu quoi ! J’y passe au moins cinq mois par an. Saint-Tropez c’est une histoire éternelle puisque vous y avez acheté une concession à côté d’Eddie Barclay. Le cimetière des éléphants sera donc le cimetière marin pour vous ? (Rire) Ouais j’aime bien le cimetière marin. C’est joli. Un endroit idéal. Pour se faire bouffer par les vers vaut mieux finir là-bas. Que pensez-vous des groupes de sosies qui sévissent comme Les

Vieilles Canailles bis ? Holà... Je ne sais pas. J’ai pas vu. Mais le truc trop drôle c’est que je crois que c’est ma soeur (Gisèle Moine, Ndlr) qui les parraine... Mais bon, elle ose pas m’en parler ! (Rire) Est-ce l’une des raisons pour laquelle on ne vous a pas vu à la soirée de Marcel Campion cet été ? Justement, je savais que j’aurais droit au sosie (Richy, celui de Johnny, Ndlr)... Le selfie avec, très peu pour moi... Et puis je savais aussi qu’il y avait Philipot dans le coin. Patrick Bruel avait quitté la soirée l’an dernier. Il avait bien fait... Pour moi aussi, c’est non. Je m’en suis ouvert à Marcel. Maintenant, il fait ce qu’il veut, ça le regarde. Mais moi je m’écarte de tout cela. Ça me gêne. Quelles seront les nouvelles aventures d’Eddy après Les Vieux Fourneaux ? Je tourne cet hiver à Bruxelles une mini-série assez dingue pour Arte avec Mathieu Amalric. Ça s’appelle L’Agent immobilier. Un mec qui squatte les appartemen­ts qu’il est censé vendre tellement il est fauché !

je suis un admirateur de Franquin, Hergé ” J’aime bien le cimetière marin. C’est joli... ”

 ??  ??
 ?? (Photos Luc Boutria) ?? Stetson, bagouse tête de mort et tige au vent. Schmoll, nature cette semaine, à l’heure de l’apéro à Saint-Tropez pour parler de son nouveau film Les Vieux Fourneaux.
(Photos Luc Boutria) Stetson, bagouse tête de mort et tige au vent. Schmoll, nature cette semaine, à l’heure de l’apéro à Saint-Tropez pour parler de son nouveau film Les Vieux Fourneaux.

Newspapers in French

Newspapers from France