Dans le grand bain… de foule
SORTIE OFFICIELLE DU COUPLE MACRON HIER À BORMES
De mémoire d’anciens combattants, on n’avait jamais vu autant de monde assister à une cérémonie patriotique dans la commune de Bormes-les-Mimosas. Rien que pour ça, ça valait sans doute le coup de patienter aussi longtemps. En s’invitant hier en fin d’après midi à l’anniversaire de la libération de Bormes – une première pour un président de la République – Emmanuel Macron a effacé 74 ans d’absence, pour ne pas dire d’oubli. Et le chef de l’État, dont c’était la première sortie officielle de ses vacances varoises à Brégançon, ne regrette sans doute pas sa décision. Car c’est sous les applaudissements nourris qu’il est arrivé sur le parvis de l’hôtel de ville envahi par une foule dense et visiblement tout acquise à sa cause. Pour preuve les « Assis ! Assis ! » lancés par des spectateurs mal placés qui ne voyaient pas le visage présidentiel.
« Chérissons cette liberté »
Premier « fan » du président Macron, François Arizzi, le maire de la commune, n’a d’ailleurs pas caché sa joie d’accueillir le Président. « C’est un honneur pour Bormes et un très grand plaisir personnel de vous accueillir », a-t-il déclaré. Avant d’ajouter : « Par votre présence, l’État français reconnaît les exploits des commandos d’Afrique qui ont libéré Bormes ». Dans sa courte allocution, Emmanuel Macron a bien sûr lui aussi rendu un hommage aux libérateurs de la Provence. Et notamment aux troupes coloniales. « En ce jour, retenons la leçon de courage qu’ils nous ont donnée et chérissons comme eux cette liberté pour laquelle ils ont combattu jusqu’à la mort. C’est notre plus grand bien, c’est ce qui fait de nous les citoyens que nous sommes ». À la fin de la cérémonie, le président de la République, souriant et détendu, a même pris le temps d’échanger pendant quelques minutes avec Pierre Velsch et Robert Chiazzo, deux des derniers vétérans du Débarquement en Provence. « On est évidemment touché et heureux que le Président soit venu pour cette cérémonie », confiait l’un d’eux.
La chasse aux selfies
Mais avouons-le, la plupart du public n’était pas vraiment là pour se remémorer cette page d’histoire héroïque. Mais bel et bien pour voir le Président en chair et en os, comme s’il était une pop star. Sitôt la cérémonie terminée, ce fut une joyeuse bousculade. Et le service de sécurité eut quelques difficultés à contenir une foule cherchant à arracher un selfie au chef de l’État. Ce n’était rien en comparaison de ce qui attendait le Président place Saint-François, où le maire offrait l’apéritif. Réapparu en simple chemise blanche, les manches relevées et le col ouvert, Emmanuel Macron, accompagné de son épouse Brigitte tout de rose vêtue, a plongé dans un bain de foule pendant plus d’une heure. Du délire. Ceux qui affirment que l’exercice rebute le Président en seront pour leurs frais. Avec un naturel et, apparemment non sans plaisir, Emmanuel Macron a pris la pose avec qui lui demandait. Parmi les heureux élus, Marie-Jo n’en revenait pas. « Il n’a pas arrêté de m’embrasser. Il a dit que j’étais belle», jubile la septuagénaire, agrippée à son smartphone. Envoyée en première ligne, le long de la table qui contenait le gros des troupes, Brigitte a elle aussi pu mesurer sa cote de popularité. Au plus haut. D’un point de vue communication, pas de doute, l’opération d’hier est un succès.