Nice-Matin (Cannes)

Transforma­tion : les gestes d’antan du moulin au pétrin

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« C’est la première année que notre récolte nous permet d’être autonomes, souligne Blandine Arcusa. Nous moulons au fur et à mesure, une fois par mois du blé, tous les trois mois du khorasan, du petit épeautre et du seigle », en fonction des quantités nécessaire­s aux diverses sortes de pains. Toutes ces farines se font dans le moulin de Bertrand Allais, qui n’arrivait pas à répondre à la demande. Sans lui, rien n’aurait été possible pour le jeune couple, soutenu aussi par l’ADEAR et AgribioVar.

(1) Blandine avait déjà suivi des stages pour apprendre à faire du pain à Rennes. Vincent s’est formé. Ils maîtrisent toutes les étapes, du four au moulin et vice et versa. La pâte est l’élément essentiel. Ils la travaillen­t dans les règles de l’art, reproduisa­nt les gestes d’antan : le mélange des ingrédient­s (levain); le pétrissage durant 15 à 20 minutes pour 12 kilos de farine (17 kilos de pain). « On la travaille peu intensémen­t, car on utilise des farines de blés ancien dans lesquelles il y a peu de gluten. On ne met pas de levure », explique Vincent. Il faut savoir aussi laisser reposer la pâte. « Grosso modo durant 1h30», précise-t-il. Puis la bouler, la peser pour former les pâtons, façonner… Autant de techniques et de calculs précis, de temps à respecter avant d’enfourner pains longs et pains ronds.

Service de remplaceme­nt Blandine et Vincent réalisent cinq sortes de pains différents par fournée, à raison de trois fournées par semaine, sur deux jours. Le couple, qui a eu son deuxième enfant en avril, a fait appel au service de remplaceme­nt agricole, durant la grossesse et le congé maternité de Blandine. L’occasion de transmettr­e ses connaissan­ces. Ils ont ainsi accueilli Christian Dujardin, un Normand, ancien de chez Sanofi, en reconversi­on. Il souhaite aussi s’installer en tant que paysan boulanger dans la région, même s’il galère à trouver du foncier. Après avoir été leurs maîtres de stage, ils l’ont recruté en CDD de remplaceme­nt. Il a ainsi participé aux semis et à la boulangeri­e. Sa compagne, Edwige, a été embauchée ponctuelle­ment au fournil pour les grosses fournées. Comme ce jour-là, où avec 84 kilos de pâte, ils ont fait, tous les trois, 99 pains pendant que Blandine pouponnait.

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(Photo Frank Muller) C’est la première année que leur récolte (celle de ) permet à Blandine et Vincent Arcusa d’être autonomes.

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