Nice-Matin (Cannes)

FOOTBALL Ce Gym a du caractère

En souffrance pendant une heure et logiquemen­t menée 1-0, la formation de Patrick Vieira a su réagir pour décrocher son premier point de la saison. C’est aussi le mérite du coach

- Textes : William HUMBERSET, à Caen Photos : AFP

C’était brouillon pendant très longtemps, voire même inquiétant par moment. Mais le constat ne fait que renforcer le résultat au final. Ce premier point niçois en championna­t tient bien plus du mérite qu’autre chose pour des Aiglons dépassés collective­ment pendant une heure par des Normands ambitieux. « Le coach nous a félicités. On a démontré qu’on avait du caractère, qu’on ne lâchait rien, souriait Boscagli, auteur d’un superbe service enroulé du pied gauche sur l’égalisatio­n de Ganago. Ce n’est pas évident de concéder l’ouverture du score deux fois de suite. Mais on n’a pas baissé les bras et on s’est bien relancé, cette fois.» Une allusion à la défaite concédée en ouverture de la saison contre Reims (0-1) qui rappelle combien ce Gym tâtonne au coeur de l’été. Sa première mi-temps à d’Ornano n’a fait que le confirmer avec un festival de passes ratées et une incapacité chronique à se montrer dangereux. « Quand on regarde les deux matchs, on perd beaucoup trop de ballons au milieu de terrain, atteste Patrick Vieira. Par manque de concentrat­ion et de rigueur. On jouait trop facile, on n’était pas dans l’efficacité. Il est important pour nous de franchir une étape de ce côté-là. On a encore souffert dans les trente derniers mètres, mais il y avait des bonnes choses aussi quand même.»

Cardinale : « Un miracle que la montre n’a pas sonné »

Surtout à partir de la 60e. Jusque-là, Nice ne maîtrisait pas le cuir et encore moins son destin. Fraîchemen­t débarqué en Normandie, Paul Baysse rajoutait de la tension dans son ancien camp. D’abord sur un coup de casque gagnant, mais finalement gâché par une faute commise sur Cyprien en amont (26’). Sur son second coup de boule, trois minutes plus tard, Cardinale était cette fois à la parade (29’). « Ça arrive vite, je réagis rapidement pour détourner le ballon. Je vois qu’il frappe le poteau quand je me relève et je le saisis l’air de rien , raconte le portier niçois en zone mixte. Mais je ne vous cache pas que je pensais que le ballon était entièremen­t rentré. Je ne sais pas par quel miracle la montre de l’arbitre n’a pas sonné ! » Le coup de bol sera chassé par un coup du sort quand Monsieur Wattelier célébrait son baptême en Ligue 1 par un pied de nez à la VAR. L’accrochage de Hérelle n’était pas flagrant sur Tchokounté, qui s’était peut-être même aidé du bras sur son contrôle. Et pourtant c’était penalty selon l’arbitre. Bammou grillait la politesse à Fajr, le tireur attitré par Mercadal, pour ouvrir le score et punir l’apathie niçoise (51’).

« Coup de poker » gagnant de Vieira

Il fallait changer quelque chose pour bousculer le scénario de la partie et Patrick Vieira l’a fait en remplaçant Burner par Ganago (60’), le buteur de la tête (82’). Nice est passé à trois derrière et à la vitesse supérieure dans l’animation offensive avec un véritable 9 en point d’ancrage. Le seul disponible sur les dix-huit Aiglons d’hier. « En vrai avant-centre, il pèse sur la défense et libère des espaces pour nous », félicitait Saint-Maximin, alerte lui aussi dans le 3-4-3. « Le coach veut qu’on marque, qu’on joue de l’avant, qu’on prenne des points. Comme contre Reims, il a tenté un coup de poker et il a eu raison », résume Cardinale. Vieira n’a pas encore tout le matériel dont il a besoin à dispositio­n, mais il cherche des solutions. Il bouge sur son banc et remue ses méninges pour secouer son équipe et provoquer son destin. « Parce qu’on travaille différents schémas tactiques à l’entraîneme­nt, ça a payé, embraye Olivier Boscagli. Les entrants ont été importants aussi. On le sait, on joue à dix-huit. » Certes, ce Gym ne gagne pas. Mais il est « capable de posséder le ballon » dixit Mercadal, de maîtriser plusieurs schémas, et de s’appuyer de belles solutions sur le banc (à l’image de la bonne entrée de Makengo aussi) pour finir fort une rencontre quand son adversaire baisse pied physiqueme­nt afin de renverser un résultat. Un potentiel à développer en attendant que le mercato lui apporte un avant-centre capable de marquer 15-20 buts par saison, comme Balo ou Plea.

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Danilo et Fajr à la conquête du cuir.

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